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Des squiggles
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Squiggle groupal
Cadre, mouvance et hypothèse
(Suite de l'article)
Le dispositif thérapeutique proposé par l’atelier est composé de
2 séances,
favorisant le passage du groupal à l’individu.
La première séance se compose d’un
travail expressif groupal,
à partir
d’une proposition choisie par le groupe (c'est cette séance qui sera
principalement
développée ici
)
La seconde séance permet alors, pour la plupart des personnes, d’aboutir à
un
petit objet concret
, limité en taille et en temps de réalisation, au vu de
la brièveté du séjour.
Lors de la première séance, proposer 3 consignes d’expression, va permettre aux patients d’
exercer un choix
, (sous la forme d’un vote), qui va, entre autre chose, limiter les réactions d’opposition ou de résistance face à des propositions expressives. En effet, ces consignes expressives semblent souvent complexes ou infantilisantes pour les patients. Les consignes sont écrites sur des papiers pour leur permettre de se la représenter mentalement. Cette modalité de l'inscription réelle des mots sur un petit bout de papier s'est faite progressivement car les patients demandaient fréquemment «
à voir
» ce dont il s’agissait. J’ai donc dû tenir compte de cette difficulté de représentation qui s’affirmait au fil des séances. Les consignes expressives proposées peuvent être des découvertes ludiques, des propositions d’introspection à travers des expériences graphiques, des balades dans des métaphores, des expériences en apparence techniques, mais qui peuvent prendre sens dans leur histoire. Selon le type de consigne, j’entre dans une posture de «
faire avec
» ou d’«
être présente
». Lorsqu’il s’agit de création collective je participe au temps de créativité et j’anime ensuite le temps de parole.
Le choix de la consigne groupale par les 8 patients présents à la séance décrite est celle des « dessins qui tournent ». Cette consigne est très fréquemment retenue par les groupes qui se succèdent, semaine après semaine. Cette idée de « dessins qui tournent » a fait surgir des associations étonnantes chez certains de mes collègues, entre une tournée et une tournante, me conduisant même à hésiter à continuer à utiliser cette formulation, peut-être malheureuse. Curieusement, les patients, habituellement friands de plaisanteries de préférence sexuelles et centrées sur l'alcool, n'ont jamais réagi, du moins consciemment, à ce mot. J'ai proposé successivement dessins collectifs, gribouillages mais
« Dessins qui tournent »
est resté, sa mouvance semblant répondre à quelque chose de signifiant pour les patients. J'aurais personnellement préféré gribouillages, mais les patients avaient le sentiment d'une dévalorisation:
"Ce n'est que du gribouillage, alors?
". j'ai donc abandonné ce mot pour revenir à la mouvance et au mouvement tournant qui semblaient répondre à quelque chose. Peut-être s’agit-il tout simplement de ne plus tourner en rond, seul, dans la répétition, mais de pouvoir aboutir ensemble, à des paroles et à une capacité de penser. Ou peut-être peut on y retrouver le geste machinique décrit par M.Monjauze.
Ces dessins collectifs, une fois achevés, reçoivent un titre, chaque participant nommant l’un des dessins. Ils sont ensuite affichés, mis à distance, contemplés et des associations d’idées sont invitées à se déployer.
R. Kaës nous dit que «
la perspective Winnicottienne de l’espace transitionnel ouvre un champ fécond
» pour analyser ce qui se passe dans les groupes. Il postule que
«
l’espace groupal est un espace intermédiaire qui reproduit les possibilités créatives de l’espace transitionnel
»
. Cette perspective me guide dans la proposition d’une créativité groupale et dans l’analyse de ce qui s’y passe, considérant les dessins collectifs comme porteurs des projections croisées de chacun des participants, projections personnelles ou provoquées par la situation de groupe. Il me semble retrouver là un petit quelque chose du playing de Winnicott, même s’il y a plus de règles que dans un jeu totalement libre, quant au squiggle, il trouve dans ces séances, une déclinaison groupale. Pour ces patients, jouer et retrouver leur âme d’enfant est une proposition étrange, vécue comme une infantilisation. Le jeu spontané nécessite donc quelques balisages et ancrages organisateurs, sous la forme d’une consigne à laquelle ils « obéissent » dans une position qui leur est plus familière, au risque parfois que certains se positionnent en enfants, rebelles et transgressifs.
L’hypothèse de travail
proposée durant la séance est donc la suivante : « Et si ces 10 dessins, affichés, qui viennent d’être réalisés en groupe, avec des craies grasses et sans intention de représenter quelque chose, étaient comme une photographie d'un moment de vie de votre groupe ? Ou de quelque chose de plus personnel ? Que pourraient-ils raconter ? De quels messages pourraient-ils être porteurs ? »
Chaque dessin collectif fait ainsi l’objet des
associations libres
du groupe durant lesquelles je n’interviens pas, dans l’attente que cela s'épuise, se calme ou se bloque sur un mot. Je propose alors de rebondir sur ce mot ou cette idée, avant de reformuler ensuite les éléments qui me semblent les plus pertinents pour le groupe. J'ai l'impression de poser des petits cailloux qui ne résistent pas toujours au flux des mots. Cet élan associatif qui se déroule, qui coule, qui s'étale semble demander à peine un réceptacle pour les patients.
Les écrits de cet article sont la propriété intellectuelle Muriel Launois
et n'engagent qu'elle.
Il est paru dans :
Clinique et médiation (Regards croisés sur les médiations thérapeutiques)
Ouvrage de groupe, sous la direction de Florence Klein, préface de Pierre Delion, L'Harmattan, Paris, Août 2016
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