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Contenant et contenus

Contenant et contenus Zoom sur Contenant et contenus Nommer pour donner corps

Lorsque nous regardons le dessin, et que S me demande mon avis sur ce qu’il a fait, je parle des différents éléments en utilisant des verbes tels que:  solidifier, consolider, distinguer, pour mettre des mots ayant du sens. Nous passons progressivement ensemble, de la contenance aux contenus, des choses aux mots.

Toute ces descriptions autour du dessin, ne visent pas une tentative de lecture d’un hypothétique sens symbolique des différents éléments projetés. Ce type de travail serait dans une lignée interprétative, au risque de l’insensé du délire. Le travail proposé est plutôt celui de tisser des liens lien entre la forme et les mots, pour aider à la personne à exercer son «appareil à penser », l’un des concepts de W. Bion.



La fonction alpha

Je continue à nommer ce qui se joue et se dessine dans une tentative de stabiliser un peu les représentations qui restent chaotiques. Progressivement, par un travail commun, le cygne s'affirme. Dans son corps émergent des visages, qui changent et rechangent sans cesse, d’une séance à l’autre, comme si chaque élément existait séparément sans véritable lien de cohérence entre eux. La dissociation se représente et le travail du lien qui donne du sens est à poursuivre. C'est un travail proposé autour de la fonction d’inter sensorialité, qui fait de la peau une toile de fond réunissant les organes des sens, évitant l’angoisse de morcellement ; et enfin, fonction d’inscription psychique des traces sensorielles, permettant d'être informé de cette réalité : « Un premier dessin de la réalité s'inscrit sur la peau",.

Tandis qu’il travaille sur cette zone centrale, le ventre du cygne, avec une forte charge de pastel noir, il me demande d'assurer le dessin du fond, de ce qui fait tenir les choses entre elles. Il déclare que je dois le faire « de façon estompée et sans violence » … Je suis donc chargée d'apaiser ce qui pourrait être trop agressif. Il nettoie ensuite, consciencieusement la table où le pastel noir a bien débordé, capable de tenir compte de cette réalité. Il me demande alors si j’ai une « bombe » de fixatif, pour faire tenir ce noir qui envahit tout le ventre du cygne, menace de déborder et rend les choses confuses. Il faut non seulement contenir (fonction contenante), mais aussi fixer (fonction d’inscription psychique). La feuille devient elle aussi une métaphore, celle de la peau qui est la première à recevoir l’inscription tactile de la réalité.

La compréhension de ce qui s'est joué durant ces séances de travail m'a été donnée, cette fois, par W.Bion. Cette transformation des éléments psychiques vécus comme négatifs et non encore reconnus comme appartenant à son psychisme par l’enfant, sont les éléments « bêtas » dont il parle. Ce psychanalyste évoque donc un processus psychique qui s’installe entre un nourrisson et sa mère. C’est la mère qui va détoxiquer ces éléments de violence, d’agressivité cannibalique, de destructivité grâce à ce que Wilfred. Bion nomme « la fonction alpha ». Il s’agit de la fonction assumée par la mère de métaboliser, de mettre en mots, les contenus psychiques bruts et inconscients (fantasmes, désirs, haine) déposés en elle par l’enfant. Par extension, cette capacité peut devenir celle d’un ou d’une thérapeute à assurer cette métabolisation d’éléments psychiques projetés par le ou la patiente, ce que S m'a demandé régulièrement de faire .

Ce genre de questionnement est important à mener, même si je n'aurais probablement jamais la réponse qui doit être de toute façon complexe, multiple et délirante. Ce questionnement autour du sens des choses garantit que nous tentons de ne pas nous laisser engluer dans l'absence de pensée de la psychose, l'absence de lien entre les choses, l'insensé de l'acte. C'est sur ce questionnement autour du sens que nous menons, que le patient, à qui pourtant nous n'en parlons pas, va pouvoir s'appuyer pour reconstituer une continuité un peu plus sensée dans son sentiment d'existence pour le moins discontinu.




Créer des liens

Le cygne est achevé au bout de quelques séances. S. est très satisfait du dessin et demande si nous pouvons le montrer à un infirmier, figure masculine positive pour lui. L’infirmier évoque la ressemblance avec des tableaux italiens, offrant une origine, un lien avec un pays. Il remarque la présence des personnages un peu bibliques avec des auréoles…S. utilisera plusieurs fois, cette possibilité de montrer « ses » dessins à d’autres thérapeutes ou stagiaires, dans ce qui n’est pas qu’une simple recherche de valorisation, mais un étayage nécessaire de sa capacité à créer des liens: liens relationnels et liens signifiants entre des éléments psychiques clivés. S. les décrit comme « ses » dessins, jusqu’au jour où il pourra dire qu’il s’agit de « nos » dessins. L’autre existe enfin, non pas comme un objet à manipuler, mais comme une « collaboratrice », comme il me nommera un jour. La distinction entre soi et l'autre se déploie.

L'infirmier met en évidence la présence d'un autre oiseau (milieu gauche) qui semble regarder le cygne central. Et S évoque une rencontre entre deux oiseaux, soutenue par la présence des c½urs verts qu'il m'avait demandé de concrétiser. Cet aspect du dessin n'est pas sans m'évoquer la relation transférentielle très positive de S. envers moi, avec de nombreuses séances ou le vouvoiement alternait avec le tutoiement, et où le plaisir de venir en séance était clairement relié à ma personne. Là aussi, dans toute relation thérapeutique, l'utilisation d'un transfert positif nécessite une conscience de ces éléments, avec une juste distance thérapeutique. S'appuyer sur un transfert positif nécessite ensuite, de pouvoir aider la personne à s'en distancier. Au fil des séances, la présence des autres personnes lui a permis aussi de considérer qu’il n'était pas le seul patient dont je m'occupais. Le groupe présente directement cet intérêt qui permet de mettre une distance par sa seule existence. 





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