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Expériences perceptivo-sensorielles

Expériences perceptivo-sensorielles Zoom sur Expériences perceptivo-sensorielles


"Toute technique est une technique du corps"

M. Merleau-Ponty ("L'oeil et l'esprit")








Les expériences sensorielles, passant par les différents canaux sensoriels de la personne (visuel, auditif, kinesthésique, olfactif, gustatif, tactile) seront proposés par la matière-objet et reçues par le corps de la personne. Ces expériences seront alors traduites, décodées, par les capacités du cerveau qui en fera des perceptions, reconnaissables, compréhensibles, interprétables et utilisables.  Cette dimension perceptive fait partie des fonctions cognitives élémentaires dans la mesure où il est nécessaire de pouvoir interpréter sur le plan cérébral, les sensations qui ont été reçues. Mais cette dimension perceptive, s’appuie aussi sur le sensoriel et le corps, où s’est inscrit l’histoire inconsciente de la personne. Elle engage donc aussi, une dimension subjective, psycho-affective. Les expériences sensorielles vont donc éveiller différentes traces et empreintes issues de l’histoire personnelle. Les "traductions" perceptives seront aussi teintées de l'histoire singulière de la personne, tissant entre eux cognitif et affectif.

Elles sont aussi en lien étroit avec les expériences gestuelles et motrices. Dans les faits, elles ne sont pas séparées des expériences perceptivo-sensorielles. Elles sont ici distinguées de manière artificielle. En fait l'interaction entre les deux peut se concevoir comme une boucle circulaire. Varella en propose une description (Autonomie et connaissance, 1989) "les activités motrices ont des conséquences sensorielles et les activités sensorielles ont des conséquences motrices. Il y a une interdépendance de ces deux processus: perception et action" (voir expériences gestuelles et motrices)


Les expériences sensorielles proposées par la matière vont inciter la personne à se centrer sur le moment présent, éveiller des ressentis nouveaux ou en faire resurgir d'autres, anciens. La dimension sensorielle de l'activité va permettre aussi de confronter la personne au principe de réalité, aux limites imposées par la matière ou la technique. Ces expériences perceptives proposées par les différentes activités seront variées à l'infini et chaque personne va y réagir selon son imaginaire, son histoire personnelle ou son vécu. 



L'instant présent

L'utilisation d'une matière concrète va permettre à la personne de se centrer sur l'instant présent et de vivre pleinement les ressentis. Lors de la proposition d'une médiation, d'une matière concrète, tout notre corps et aussi notre esprit vont être engagés. Cet engagement de notre être tout entier, va nécessiter que nous soyons présent à nous-même, à nos sensations, à notre corps, à notre ressenti et tout cela se passe dans le moment présent. Notre façon d'être a des liens avec notre passé et notre histoire et vise à aller vers un futur, rêvé, pensé, imaginé, mais dès que nous sommes dans un geste et une action sur la matière concrète, nous ne pouvons plus être que dans cet instant présent. C'est ce sentiment d'être là, ici , présent et en pleine conscience de soi-même, à travers l'action et la sensation, que nous proposons avant tout à nos patients.

Le fait d'être dans le ressenti du moment présent peut poser problème aux personnes en souffrance psychique. Par exemple, une personne dépressive va avoir beaucoup de mal à accepter d'être en pleine conscience de son ressenti car ce vécu est douloureux, pessimiste, triste, teinté parfois de désir de mort, de pulsions destructrices. Une personne psychotique aura également beaucoup de mal à être dans son ressenti corporel et sensoriel puisque la dimension de la réalité n'est pas intégrée et que la dissociation psychique ne leur permet pas d'analyser les éléments venus de l'extérieur de façon objective. La plupart du temps l'extérieur, source de sensorialité est vécu comme intrusif ou susceptible de déborder la fonction de pare-excitation de la personnes (voir fonctions du moi-peau).




VAKOG et perception


L'utilisation d'une matière concrète à travailler et à transformer, de façon artisanale ou créative, va être accompagnée d'une palette très riche d'expériences sensorielles variées. En hypnose, on parle de développer le VAKOG, c'est à dire l'utilisation de tous les canaux sensoriels: Visuel, auditif, kinesthésique, olfactif et gustatif. Tous les canaux sensoriels sont en effet, susceptibles d'être sollicités lors d'une activité, avec une préférence pour tel ou tel canal selon les techniques proposées. Il est important de savoir respecter, voir reconnaitre, le canal préférentiel de la personne à qui nous allons proposer d'entrer en contact avec une médiation. Quelqu'un qui vous dit qu'il écoute ou qui bouge les mains en tous sens en vous parlant, n'utilise pas le même canal sensoriel. Il sera plus facile de s'adresser de façon adaptée à la personne si vous savez repérer son canal favori, en sachant, que, généralement, de bonnes capacités d'empathie suffisent à décoder cela de manière, le plus souvent , inconsciente. De la même façon, les choix spontanés des patients, ce qu'ils disent sur leurs gouts et la façon de le dire, sont des renseignements qui nous permettent une bonne adaptation.

Selon la résistance du matériau : métal, bois, terre, fil, papier... la technique employée pour le travailler sera différente. Une matière dure et solide demandera une approche plus agressive/destructive, alors qu'une matière plus flexible va impliquer une approche plus passive. Nous retrouvons alors, la dimension gestuelle, largement imbriquée avec la dimension sensorielle. Donc la dimension de réalité de la matière elle-même va produire un effet particulier.

Le fait que la matière soit transformable ou pas, plus ou moins, aura également son rôle à jouer. En effet, le message symbolique ne sera pas le même, en termes de capacité à se transformer soi-même, en écho à la matière. Plus il est possible d'agir sur la matière, plus le message de métamorphose personnelle sera important. Mais les difficultés à faire naitre quelque chose pourront augmenter, en fonction des capacités artisanales ou créatives de la personne. Plus il est nécessaire de s'approprier la matière, de la travailler, plus le corps de la personne va être engagée dans un dialogue long avec la matière, plus la projection personnelle d'éléments intra-psychiques sera possible. Une matière peu transformable et peu transformée ne donnera donc pas à la personne le sentiment que c'est elle qui a réalisé quelque chose ou que l'objet lui ressemble ou parle d'elle. S'il faut, par exemple, peindre un objet déjà réalisé, le sentiment de satisfaction finale ou d'avoir exprimé quelque chose de personnel, risque d'être moindre. Par contre, le risque d'échec l'est également.

Sur le plan symbolique et signifiant, diverses expériences seront donc possibles, selon les matières: Être fluide comme, être solide comme, être fragile comme, être dur comme, être malléable, être doux comme, etc...Ceci pouvant se décliner à l'infini, selon le vécu personnel de chacun et selon les matières et matériaux. Il est impossible d'épuiser la richesse de ces découvertes potentielles et très illusoire de vouloir les prévoir. Nous pouvons, en tant que thérapeutes, nous rendre sensible à ce type de lecture ayant du sens, en nous y plongeant nous-même, en pleine conscience. C'est la garantie que nous pourrons transmettre ainsi quelque chose à nos patients.

Sur le plan perceptif, des capacités seront nécessaires pour prendre en compte la dimension de la réalité de la matière ou de l'objet. Il faudra donc que les capacités d'intégration sensorielles requises soient bonnes.  Pour l'activité, il conviendra donc de savoir si elle nécessite des capacités de proprioceptions, de kinesthésie, de stéréognosie, de perceptions auditive et tactile, de perceptions des couleurs, de constance de la forme et de l'objet. Il est également nécessaire de savoir dans quelle mesure l'activité dépend d'une intégration bilatérale, d'un schéma corporel cohérent ou de fonctions vestibulaires (équilibre). Enfin, cette activité demande t-elle une différenciation figure-fond, le repérage de coordonnées spatiales, une orientation temporo-spatiale. La façon de percevoir la réalité de la matière et de l'objet sera également dépendante de l'imaginaire personnel, capable d'un décodage plus ou moins riche, de faire des liens avec des perceptions déjà vécues et ré-activées par l'activité. L'histoire de la personne, lui permettra d'intégrer plus ou moins aisément, ces dimensions perceptives. Cela dépendra essentiellement de la manière dont elles ont été plus ou moins valorisées à travers la façon de percevoir le monde, qui lui a été transmise par le premier filtre parental, optimiste ou pessimiste, actif ou réceptif, extraverti ou introverti, etc...


Quelques questions à se poser:

  • Quelles sont la nature et l'étendue du contact sensoriel? De la structure externe?
  • Quelles sont la nature et l'étendue de la stabilité, la complexité, la fragilité du matériau et de la procédure?
  • Quelles sont les associations physiques et symboliques possibles?
  • L'activité privilégie t-elle le sensoriel ou le perceptif?
(Voir aussi éprouvé corporel dans la section "le coin du corporel")



Le principe de réalité et le principe de plaisir

Le principe de plaisir et d'immédiateté qui régit le ça cède petit à petit devant des identifications successives, des limites, des acceptations de délais, des frustrations. Le principe de plaisir est lié à la recherche de la décharge de la tension. L'énergie pulsionnelle cherche à s'écouler dans une recherche de plaisir immédiat, au sens d'une satisfaction des besoins primaires (oralité, sexualité, instinct de conservation) Le moi organise l'énergie, la lie dans des processus de pensée. C’est le Moi qui, établissant progressivement son contrôle, va lier cette énergie dans des représentations mentales. Cet état lié correspond au processus secondaire. L’intérêt du Moi se porte alors, sur les liens, sur les voies de liaison entre les différentes représentations. (voir principe de réalité dans les processus thérapeutiques).

Le matériau, la technique et l’objet lui-même, viennent imposer des règles de réalité qui vont contribuer au rétablissement du principe de réalité. Il est inutile de tenter de scier du papier ou de découper de la pierre. Et pourtant, certains patients ont tout de même besoin (surtout dans la psychose) de l'éprouver par eux-mêmes. Et même après l'avoir éprouvé concrètement, certains peuvent encore demeurer dans le déni de la réalité telle que nous la concevons. Il est d'ailleurs tout à fait inutile de vouloir leur démontrer quoique ce soit dans ces cas-là. C’est cette conscience et cette nécessaire intégration, adaptation au principe de réalité qui va aider les sujets, en particulier psychotiques, à lier une énergie psychique, libre et chaotique. Ainsi, le principe de plaisir est progressivement canalisé, tempéré par le principe de réalité. Il est donc fondamental, d’étayer le moi des personnes psychotiques pour leur permettre d'intégrer des éléments de réalité venant mettre un frein à leur sentiment de toute-puissance et d'omnipotence. Donc proposer à un patient d'éprouver ses capacités à travailler une matière qui va lui poser des limites et avoir des exigences concrètes est l'une des meilleures façons de les aider à reprendre pied dans la réalité.


Quelques pistes de réflexion:

  • La nature du résultat est-elle: concrète (objet...), identifiable, permanente, abstraite (action, expression verbale...)
  • Dans quelle mesure la structure et le processus fournissent des opportunités pour reconnaître la nature de la réalité?
  • Est-ce que les techniques et les standards sont bien établis?
  • Dans quelle mesure l'objectif peut être bien perçu et le résultat prédit? Le résultat final est-il prédéfinissable ?
  • Adaptation à la réalité : respects de codes ou remise en cause de ceux-ci...
  • Quelles sont la nature et l'étendue pour tester la perception de la réalité?



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