Un jeu co-créé en 2024 entre étudiants, bénéficiaire et ergothérapeute.
Besoin et idée de départ
Le jeu du travail est né d'un besoin initial d'un collègue ergothérapeute, Corentin Thierry, qui démarrait un poste en réhabilitation psycho-sociale, avec une intention d'aide à un retour au travail, et qui questionnait l’intérêt d'un outil ludique. Sa première version, non aboutie, a été travaillée avec Corentin, un étudiant de l'IFE de Nancy, Thomas Hollering et Muriel Launois.
L'idée initiale était celle de 4 Plateaux qui pouvaient être utilisés indépendamment les uns des autres. Les plateaux devaient porter sur le travail en milieu normal, le travail en milieu protégé, le bénévolat et les activités productives de la vie quotidienne. Chaque plateau devait pouvoir se relier aux autres plateaux (cases de passage à prévoir).
Des cartes devaient être proposées sur chacune des thématiques:
- Des cartes questions pour inciter la réflexion en groupe
- Des cartes informations pour favoriser des informations aux bénéficiaires
- Des cartes joker, avec un peu d'humour
Et enfin, un carnet/classeur d'informations sur les ressources du territoire pour avoir toutes les informations nécessaires à des séances d'échanges autour de la thématique du travail.
Projet des étudiants
Le projet a été repris par un groupe d'étudiants de troisième année de l'IFE de Nancy dans le cadre de leur projet de fin d'études: Solène BENOIT, Amin, BENKHABCHECHE, Ahmad. Le développement du jeu s'est fait progressivement, grâce à la collaboration entre les 4 étudiants, un bénéficiaire intéressé par ce travail et Mme Launois, ergothérapeute. Une version numérique a été créée par Mr Creusat Jimmy, accessible grâce à ce lien: jeu du travail
"Nous souhaitons créer un outil ludique et pédagogique afin de permettre au patient de commencer à se projeter dans sa réinsertion socio professionnelle et mettre des termes dits de productivité. Le besoin a émergé dans un service de réhabilitation psycho-sociale, en constatant l’absence d’outils de ce type, uniquement centré sur la dimension professionnelle et productive. Globalement, cet outil, qui sera décrit plus loin, propose un système de questions réponses, soit avec des cartes, soit en version informatique. Nous avons choisi de cibler notre population pour les personnes souffrant de schizophrénie (structure psychotique), les personnes présentant des addictions et les personnes état-limites, dont les pathologies peuvent conduire à des désinsertions professionnelles majeures. Toutefois cet outil pourra être utilisé pour des personnes dans une voie de réinsertion, en dehors de toute pathologie psychiatrique avérée, par exemple dans le cadre d’un traumatisme crânien ou post-rééducation pour soutenir un échange entre pairs et une prise de conscience des possibilités productives. "
La description du plan de leur projet est accessible ICI.
L’outil rebaptisé: PSY'WORK
"Ce support facilite l’expression par son côté ludique. Le collectif proposé par cette activité permet de développer la cohésion sociale. L’outil comportera un livret à savoir un manuel comportant les règles du jeu. Il proposera une version informatique et une version papier téléchargeable, intégrée dans le site ergopsy.com. Les bénéficiaires/thérapeutes téléchargeront et les adapterons en fonction des besoins. Nous n'utilisons que des images libres de droit.
Version cartes : Ce jeu se déroulera autour d’une table et nécessitera la manipulation de pions et de cartes. Les quatre grands thèmes permettant de faire ce travail sont le travail en milieu normal, le travail adapté mais aussi le bénévolat ainsi que les activités dites productives.
Il se déroule sur une durée de 1h-1H30 maximum.
L’animateur est le thérapeute qui jouera un rôle d’organisateur et potentiellement de participant, si nécessaire, pour soutenir la dynamique de groupe. L’idéal est de proposer cet outil à un petit groupe, de 4 à 6 patients, mais il peut aussi être fait en individuel, auquel cas le thérapeute jouera pour un échange relationnel, tout en faisant attention à l’impact de ses réponses sur la personne. Il lui faudra penser toujours en priorité, à l’intérêt du bénéficiaire."
Résultats
"L’envoi du jeu en version test a été envoyée à la liste mail du GRESM (groupe de réflexion sur l’ergothérapie en santé mentale), soit 48 personnes. Il a été également envoyé à une mailing liste d’ergothérapeutes travaillant en psychiatrie, de 95 personnes. Très peu ont répondu, à savoir 7 personnes, indiquant leur intérêt pour le jeu, mais aussi un manque de temps pour l’imprimer et le tester.
Une seule de ces personnes, Mme Delépine Chantal, a donné un avis plus approfondi et des corrections de questions mais dans la mesure où elle est en retraite, elle n’a pas pu tester le jeu avec des patients. Elle s’est montrée toutefois très intéressée car elle travaillait avec une population de patients souffrant de schizophrénie et elle trouvait que le fait d’avoir intégré le bénévolat et les activités productives de la vie quotidienne pouvait aider ces personnes à se sentir incluses dans la société, même sans avoir un travail officiel, en milieu normal.
L’ergothérapeute qui avait commencé à réfléchir à ce jeu avec Mme Launois, Mr Thierry Corentin, qui travaille en réhabilitation psyco-sociale au CPN, n’a pas pu tester le jeu car le centre de réhab est en pleine restructuration et ils travaillent actuellement avec la méthode IPS qu’ils tentent de mettre en place dans le centre orienté vers la réinsertion professionnelle. Arveiller, J. & Cyrille, B. (2018). La méthode IPS (Individual Placement and Support ou soutien à l’emploi). Origines et pratiques. Pratiques en santé mentale, 64, 27-34. https://doi.org/10.3917/psm.183.0027
Le jeu a donc pu être testé une seule fois, à l’Uéros, (centre de rééducation pour le retour au travail) avec succès, tant du côté des patients que des thérapeutes. Le partage d’expériences, dans une atmosphère ludique et sécure, a été identifié comme agréable et pertinent. Là aussi, la notion de bénévolat comme pouvant donner du sens du sens à la vie de la personne, a été retrouvé. Le jeu va être proposé une seconde fois, à la demande des soignants. La version numérique, développée par Mr Creusat, les intéresse également beaucoup".
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