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Accueil » Jeu de la maison » Une co-création

Premier essai en individuel

Lors du tout premier test d'une version intermédiaire du jeu, en individuel avec un patient, nous avons pu en mesurer rapidement l’intérêt et les modifications nécessaires. Le patient concerné avait d’ailleurs participé à une partie de l’élaboration du jeu, nous aidant à trouver des questions pertinentes pour la salle de bain. Il était l’un de ceux qui avaient été étonnés que nous puissions avoir besoin de leurs avis, de leurs idées et de leurs compétences. Le plateau de jeu utilisé pour ce premier test était le plan de type architecte et les questions étaient dans leur forme achevée, c'est à dire avec des mises en situation autour de personnes nommées à qui il arrive quelque chose dans telle ou telle pièce. Les espaces personnels, trop petits au début avaient déjà été élargis avec les maisons réalisées en tissu, plus cocooning. Le jeu a été proposé avec un mixte des phases questions et déKo.



Présupposés de départ

Ce patient, d’une cinquantaine d’années, était hospitalisé depuis 18 mois, à la suite de nombreux moments dissociatifs et délirants, le conduisant à des errances pathologiques et à des passages à l’acte qui ont aboutit à une incarcération.

En ergothérapie, le travail manuel ou l’utilisation des jeux dans des intentions plus cognitives ont été refusés par le patient.
L'accompagnement de ce patient a été orienté par deux axes principaux :

• Un travail de conscience de soi dans un groupe de thérapie corporelle, visant à un travail sur le schéma corporel et la contenance

• Puis dans un second temps, la participation à un atelier d’écoute musicale à visée d’expression de soi et d’intégration dans un groupe

De façon globale, l’alliance thérapeutique et la confiance ont été très longues et difficiles à établir. Progressivement une amélioration a permis l’autorisation de sorties dans le centre, puis des accompagnements dans la cité, puis de pouvoir envisager une sortie dans un domicile adapté, avec un suivi thérapeutique rapproché, incluant un traitement médicamenteux anti-psychotique (anti-impulsif) et hormonal (à visée de contrôle des pulsions sexuelles).

En vue de sa sortie ce patient avait bénéficié d’un bilan Eladeb, mettant en évidence un « besoin de s’imaginer dans un appartement et de se projeter dedans ». La demande ainsi formulée, (parmi d’autres qui ont donné lieu à d’autres préconisations d’activités), nous a conduites à proposer une séquence avec le jeu de la maison. Cette séquence de jeu a donc été proposée au patient qui l’a accepté. Il a souhaité que cette séance se passe en individuel, ce qui était pertinent après l'utilisation d'eladeb .



Une première séance

Pour cette première séance, la présence d’une stagiaire ergothérapeute de première année a été possible avec l’accord du patient. Elle-même et l’ergothérapeute ont été invitées à participer au jeu par le patient qui s’était exclamé : « Je ne vais quand même pas jouer tout seul ». Dans l’éventualité d’une telle situation, l’élève avait été préparée à cette perspective. Il avait été bien précisé que la participation à la discussion devait demeurer dans des verbalisations non pas personnelles, mais dans des réponses pouvant servir au patient lui-même, sous la forme d’idées ou de suggestions pouvant aider le patient.

Le patient a choisi la maison blanche avec des coutures bleues, et il a placées comme pièces : chambre, salon, salle de bain, cuisine, bureau et chambre d’enfant. Ce patient étant célibataire et ayant été incarcéré pour des passages à l’acte sexuels (sur des adultes, voir même des personnes d’âge très mûr), le choix de la chambre d’enfant n’a pas été exploré en termes de questionnement sur ce choix un peu étonnant. L’ergothérapeute et la stagiaire ont fait de même et les pions ont été choisis.

Une fois les pions positionnés sur le plateau central, ayant reçu le nom des pièces sélectionnées par les trois participants, le jeu a pu commencer. Il serait difficile de rendre compte de tout le déroulement du jeu, mais plusieurs éléments ont été signifiants pour le patient, et d’autres pour l’intérêt du jeu.

Pour le patient :

Satisfaction de pouvoir choisir des éléments de décoration à installer dans sa maison personnelle. Il a constaté qu’il avait choisi beaucoup de bleu, a associé cela à la chanson de la « maison bleue » de Maxime Le forestier. Conscience que cette décoration personnelle sera peut-être difficile à faire seul, lorsqu’il a chois un échantillon de tissu pour mettre sur les murs et que nous avons alors parlé de la difficulté très concrète de pouvoir faire cela. Il a donc l’intention de demander conseil à son tuteur.

• Lors d’une question sur le rangement des papiers dans le bureau, il a pu nommer tous les papiers administratifs nécessaires, tout en soulignant que son tuteur allait s’en charger pour lui…

• Lors d’un temps de jeu sur le plateau collectif, il s’est posé tout haut la question de savoir si oui ou non, il pouvait venir chez l’une d’entre nous. Nous avons alors reformulé qu’il s’agit d’une espace de jeu collectif. Il a néanmoins choisi de ne jamais se trouver dans la même pièce que l’une d’entre nous, soulignant sa conscience et son besoin d’avoir un espace bien distingué.

• Lors des déplacements dans la maison, il a été très sensible aux zones de passage possibles : portes matérialisées par un dessin de type plan d’architecte et passage par la zone de couloir. Il a vérifié à chaque fois par où il était possible de passer, pour se rendre dans les pièces où il voulait aller.

• C’est lui-même, au bout d’une heure de jeu et lorsque le plateau personnel a été complété par des éléments de décoration, qui a demandé l’arrêt du jeu. Il a estimé, en guise de discussion-bilan final, que ce jeu avait répondu à son inquiétude de ne pas pouvoir se projeter dans son futur appartement. Il a pu constater, lors des discussions durant ce jeu, qu’il se sentait tout à fait capable de faire ses courses, de cuisiner et de faire le ménage, avant de sortir se promener. Il a ainsi imaginée une journée type, de lui-même et identifier les aides qui lui seraient nécessaires (tuteur pour la décoration).

• Il lui restait une question concernant l’appartement social dont il va bénéficier, c’était de savoir si oui ou non il serait meublé. Nous avons donc imaginé ensemble les meubles qui lui seraient nécessaires, mais il n’a pas voulu creuser trop la question, espérant qu’il n’aurait pas ces dépenses là à faire sur son budget déjà restreint. Il nous a alors demandé si nous savions cela ou pas. Notre réponse à été de le rediriger vers l’assistante sociale, tout en allant aussi en parler nous-mêmes à cette dernière.



Constats autour du jeu

  •  Le jeu a pleinement répondu à la demande institutionnelle de mettre les gens en situation de commencer à réfléchir, penser et mentaliser autour d'un "être chez soi". Il ne s'agit ni d'un bilan exhaustif, ni de mises en situations concrètes, mais d'un travail de réflexion et de projection dans un futur tourné vers la sortie et l'extérieur, pour aider des patients en difficulté, à commencer à se poser des questions autour d'une vie à l'extérieur.


  • Le tout premier plateau était une représentation symbolique d'une maison rectangulaire, les pièces étant de simples lignes, avec un vide central pour poser les cartes. Rapidement, ce vide central et la présence des cartes au milieu gênait les patients psychotiques. Nous avons donc opté pour un plateau hexagonal (puisque nous jouons sur une table ronde) avec un plan de type architecte, matérialisant portes, fenêtres et escalier. Les changements se sont révélés pertinents pour le plateau collectif, plus cohérent, plus simple en termes de lecture cognitive sur un plan de type architecte et avec une meilleure distinction des espaces.


  • Les questions n’ont pas posé de problème au patient qui, la plupart du temps, partait de la situation proposée mais revenait immédiatement à son cas personnel, sans jamais se confondre avec le personnage imaginaire. Il a été plus sensible aux questions et assez peu aux illustrations proposées sur la carte.


  • Les maisons personnelles et les cartes DéKo permettent un temps de pause dans les temps de discussion, et des manipulations plus concrètes. Le patient a même choisi de mettre plusieurs éléments dans une pièce. Ces espaces personnels sont plus pertinents et permettent une projection plus facile et personnalisée dans un espace imaginaire.Cet aspect du jeu a permis à ce patient de se projeter de façon plus concrète et donc plus réaliste, afin de commencer à imaginer un espace personnel distingué et habité.



Ce jeu a été créé de façon collective en 2016, sur une idée de Muriel Launois
puis re-travaillé encore et encore avec Romain Picherit et Charlène Pichon
Vous pouvez vous en inspirer ou même le télécharger




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