INTENTIONS GLOBALES
Il est important d'être au clair avec nos intentions lorsque nous proposons des séances de thérapie psycho-corporelle (et autres aussi...). Cette partie se propose donc de vous éclairer sur les intentions de la thérapeute.   Globalement, il s’agit donc d’aider la   personne à changer de point de   vue et à retrouver une posture active   et différente, vis-à-vis de la   douleur/souffrance. Les idées forces sont centrées   autour du fait de   prendre soin de soi, d’éprouver que le changement est   possible, de   retrouver ses ressources intérieures, et d’intégrer des   outils   d’auto-hypnose. 
                                                            
                                                            
Prendre soin de soi 
                                                        Dès     le début de la séance, il est possible d’installer des suggestions     post-hypnotiques, saupoudrées dans la discussion qui induisent déjà la     piste du « prendre soin de soi ». Les mots utilisés sont dans le champ     sémantique du changement, des ressources, du care (prendre soin de) et     de la motivation. « Comment prenez-vous soin de vous ? »,   vient ainsi   comme une première suggestion post-hypnotique, comme une   affirmation   qu’il est possible et souhaitable de prendre soin de soi…
Quelques exemples : 
                                                                                  - « Comment prenez-vous soin de vous ? »
                               - « Comment prenez-vous en main les besoins de votre corps ? »
                               - « Que faites-vous avec votre corps : Vous y êtes présent ? Vous vous en éloignez? Vous le confiez à la médecine? »
 
                                                     
                                                    Éprouver le changement
                                                    «   Vous venez pour obtenir quoi ? Pour changer quoi ? ». Le plus souvent,   la réponse à cette question est de ne plus avoir mal.   Et la demande en   est faite aux thérapeutes. Le fait d’éprouver qu’un   changement est   possible reste donc une expérience fondamentale à faire   éprouver aux   patients et surtout, le fait que la personne peut être à   l’initiative de   ce changement. 
Durant la séance une   distinction est proposée, distinction entre le cerveau et l’inconscient.     Le cerveau est décrit comme l’organe qui analyse les perceptions, les     sensations corporelles, les ressentis. Cette conscience de soi,     enrichie, travaillée, écoutée, est alors présentée comme la source     possible d’un changement intérieur de point de vue. L’inconscient   corporel, fort   de cette expérience de changement de sensations et de   perceptions   possible, peut alors éprouver que le changement est une   expérience   possible et sans danger, voir agréable. 
                                                    
Cette   proposition d’un pont entre le conscient et l’inconscient,   se base sur   l’idée qu’une transformation de l’un par l’autre est   possible. L’idée du   dialogue et de l’écoute de l’inconscient par le   conscient a été   soulignée par Freud. Ce dialogue passe par les   associations d’idées,   l’écoute des rêves et l’analyse du transfert   vécu dans le cadre de la   thérapie. Le pont proposé dans les pratiques   d’hypnose va, quand à lui,   dans les deux sens. Il serait donc possible   d’écouter l’inconscient et   d’en gouter les ressources, mais aussi d’y   instiller des idées neuves   par des stratégies diverses. Il n’en reste   pas moins qu’il ne faut pas   céder à une vision trop naïve ou de type « méthode Coué »,   induisant   l’idée que par une sorte d’auto-persuasion les choses vont   se résoudre,   au risque d’amener nos patients dans une pensée magique.   L’inconscient corporel nécessite du temps, de la répétition pour   permettre qu'un nouvel ancrage puisse s'installer dans le corps. 
                                                  
L’une   des possibilités d’induire le changement est de proposer une     métaphore autour de l’énergie. L’intention globale de la séance est     présentée comme étant celle de remettre l’énergie corporelle et     psychique en circulation. Les métaphores sont principalement empruntées à     la terminologie chinoise de l’acupuncture et proposent les notions de     barrages, de dispersion, de remise en fluidité…Ces métaphores     saupoudrent toute la séance, en suggestions post-hypnotique d’une     mobilité possible. Il est aussi possible d’utiliser des métaphores de     mouvements, de transformation et tout un champ sémantique de verbes     d’action pour soutenir des suggestions hypnotiques et post-hypnotiques     d’un processus dynamique de changement. 
                                                  
                                      
                                      Accéder à ses ressources intérieures
Proposer     à quelqu’un de pratiquer de l’hypnose ne vise pas à retirer un   quelque   chose qui dérange, ou à résoudre un problème (au sens d’une   lutte avec   une victoire). En hypnose, il est question de s’orienter ensemble vers   des solutions et de retrouver ses ressources intérieures. 
                                    
Les   ressources conscientes et inconscientes, sont souvent oubliées,   cachées, non utilisées. Le simple fait de nommer l’existence de ces   ressources internes et personnelles vient   inscrire la suggestion de leur   existence. L’accès aux ressources   internes passe par différentes   possibilités : une écoute de son   inconscient, une découverte des images   internes qui peuvent surgir en   état de transe, un échange en hypnose   conversationnelle, l’écoute   d’histoires métaphoriques sur les   compétences…
                                    
Toutefois, une question de type: « Quelles   ressources peuvent vous aider pour accueillir ou intégrer la douleur   ??? » reste souvent sans réponse, car elle est très éloignée de   l’attente d’une solution extérieure   venue des thérapeutes. Elle ne peut   donc pas être posée de façon   directe. La croyance du "pouvoir de l’autre"   peut être rapidement   contournée en énonçant, d’emblée, que le c½ur même   de la pratique vise   à une auto-pratique. 
                                                Apprentissage auto-hypnose 
La     bascule d’une attente d’un miracle extérieur à la conscience de la     nécessité d’un travail intérieur, complémentaire de l’aide apportée par     les thérapies médicamenteuses nous amène à l’auto-hypnose qui va     permettre à la personne de lâcher certains "contrôles" pour en apprendre     d’autres. L’acquisition de ce nouveau savoir est donc le c½ur du     travail. « Je vais vous apprendre à faire de l’auto-hypnose… ».   Cette   phrase vient affirmer que la personne va pouvoir apprendre à   faire   quelque chose pour elle, après l’avoir éprouvé avec la   thérapeute. Les   séances proposées visent donc à un apprentissage   progressif de   l’auto-hypnose. Celle-ci ne pourra se faire qu’après   avoir expérimenté   l’état de transe avec un ou une professionnelle. La   notion d’engagement   et de motivation est fondamentale. Les outils   pertinents seront à   adapter selon les personnes. 
                                
Quelques pistes à retenir : 
                                                              - Nécessité d’avoir un objectif clair, une intention précise
                               - Nécessité d’avoir déjà vécues des séances avec un ou une thérapeute
                               - Importance d’une pratique quotidienne, même brève 
                               - Importance   d’un rituel et/ou d’un ancrage (corporel ou verbal) à travailler à   chaque séance pour le retrouver facilement (se masser les mains,   utiliser le lieu sûr, s'étirer comme un chat...)
 
    
    
    
        
    
                                                                                                          Les écrits de cet article sont la propriété intellectuelle de sa créatrice, Muriel Launois et n'engagent qu'elle. (article datant de 2016)
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