IL ÉTAIT UNE FOIS UN MASQUE AFRICAIN NOMMÉ BABACAR
QUI AVAIT TOUJOURS LE SOURIRE
MAIS CE QUI NE SE VOYAIT PAS AU PREMIER REGARD
EN COULISSES LE FAISAIT SOUFFRIR
CE MASQUE AVAIT UNE PLUME POUR VOLER, MAIS IL N’EN AVAIT PAS LE MODE D’EMPLOI
AU LIEU DE QUOI, IL PRÉFÉRAIT LA FUMER POUR COMBLER SON DÉSARROI
UN JOUR, CETTE PLUME LUI CONTA :
“AVANT D’APPRENDRE À VOLER, IL FAUT TE RASER
CAR LE POIDS DE TA BARBE
T’EMPÊCHE DE DECOLLER”
IL LE FIT MALADROITEMENT, ET FINIT PAR L’APPRÉCIER
“ TROUVER TON CHEMIN SERA DIFFICILE, IL SERA TRUFFÉ D’EMBÛCHES”
DIT LA PLUME, QUI RESSEMBLAIT ÉTRANGEMENT À MAMIE FOURRUCHE
CE MASQUE, TOUJOURS DISCRET, VOIRE INVISIBLE, DÉCIDA DE SE MONTRER POUR VAINCRE SA TIMIDITÉ
TOUT LE MONDE RIGOLAIT DE LUI, MAIS SA FIDÈLE PLUME LE RASSURAIT :
“ OUI LES GENS NE TE TROUVENT PAS BEAU, MAIS TOI TU TE PLAIS, C’EST LE PRINCIPAL”
EN QUÊTE DE SES ORIGINES, LE MASQUE S’ENVOLA VERS SA TERRE NATALE
ENVERS ET CONTRE TOUS, IL SE DÉCOUVRIT PERSÈVERANT
UN TRAIT DE SA PERSONNALITÉ, DONT IL ÉTAIT JUSQUE LÀ, INCONSCIENT
DANS CE FROID GLACIAL, IL DEVAIT SLALOMER ENTRE LES OBSTACLES
MAIS SA PLUME MAGIQUE, UNE FOIS DE PLUS, FIT DES MIRACLES
POUR AFFRONTER LES ÉLÉMENTS, ELLE SE TRANSFORMA EN CACHE-NEZ
ET L’ACCOMPAGNA JUSQU’EN AFRIQUE, CETTE TERRE QUI L’APPELAIT
SOUDAIN, IL AVAIT CHAUD, LA TEMPÉRATURE AVOISINAIT LES 40 DEGRÉS
IL DUT AFFRONTER DES LIONS, DES VAUTOURS, DES GIRAFES, LES ARBRES ÉTAIENT ASSÉCHÉS
UN BEAU MATIN, IL EUT PEUR CAR IL N’AVAIT PLUS DE MOUSSE À RASER
IL ÉTAIT À TERRE ET NE POUVAIT PLUS AVANCER
AU SOUK, UNE MARABOUTE NOMMÉE FATOU LUI DIT:
“C’EST MOI QUI TE PARLAIT À TRAVERS LA PLUME “
BABACAR RÉPONDIT :
“ QU’ATTENDEZ-VOUS DE MOI, EN SOMME ? “
IL SOUFFRAIT TERRIBLEMENT, À CE MOMENT IL LUI SEMBLAIT MOURIR
BABACAR VOYAIT TOUT SON VOYAGE DÉFILER, IL SE SENTAIT PARTIR.
MÉFIANT, IL ESSAYA DE FAIRE FACE À LA MARABOUTE
MAIS AFFAIBLI, IL SE DIT:
“ JE VAIS PRENDRE SON AIDE”
JOUR ET NUIT DEVANT UN FEU DE CAMP, ILS APPRIRENT À SE CONNAITRE
PEU À PEU, UN RELATION D’AMITIÉ S’INSTALLA ENTRE EUX
ILS SE DEMANDÈRENT COMMENT SE CRÉER UN BUT EN COMMUN DANS LA VIE
AVEC LE TEMPS, LA PLUME DEVENAIT MUETTE
SON ESPRIT SE REMPLISSAIT DANS LA MARABOUTE, COMME UN TRANSFERT EN WIFI
UN JOUR, ILS ENTREPRIRENT UN VOYAGE POUR AIDER LA POPULATION
DU NORD AU SUD, DE L’EST À L’OUEST, IL ÉTAIT VENU LE TEMPS DE L’ÉMANCIPATION
APRÈS 10 ANS, LE MASQUE ÉTAIT DEVENU UN HOMME
LA MARABOUTE, ELLE, UNE VIEILLE FEMME RESPECTABLE
ILS DÉCIDÈRENT DE VEILLER L’UN SUR L’AUTRE, SUR L’ILE DE MADAGASCAR LEUR DERNIÈRE ÉTAPE.
Julien
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