Il existe différentes classifications de ces occupations. Certaines classifications proposent de regarder les activités de repos, de travail, de loisir. Ann Fischer propose deux grandes catégories: les activités personnelles de vie quotidienne et activités instrumentales. (Dans le cadre du AMPS: Assessment of motor and process skill). Le modèle canadien (MCREO) quand à lui, se centre sur les trois domaines des soins personnels, de la productivité et des loisirs. Ce sont ces domaines que nous allons évaluer à travers des bilans, lors de l'entretien d’accueil et pendant les séances. Cette classification devient de plus en plus utilisée et reconnue, à peu près dans tous les types d'exercice thérapeutique (fonctionnel, neurologique, psychiatrique, traumautique, etc...) où nous intervenons.Je m'appuierais donc sur cette classification en 3 points, mais avec des mots qui ne sont peut-être pas totalement ceux du MCREO.
Activités productives
- Liées au travail
- Liées aux études
- Toute activité rémunérée
- Entretien du ménage
- Cuisine
- Bénévolat
Activités de loisirs
- Loisirs actifs
- Loisirs "tranquilles"
- Loisirs culturels
- Loisirs associatifs
- Loisirs créatifs (à ne pas confondre avec les médiations expressives et surtout projectives, nécessitant la présence d'un tiers thérapeute pour une mise en parole...)
Activités de soins personnels
- Hygiène personnelle
- Façon de s'alimenter
- Se soigner
- Prendre soin de sa santé physique
- Prendre soin de soi sur le plan psychique (créer pour s'exprimer et mieux se connaitre, relaxation, méditation, flow, plaisir et endorphines!)
Outils thérapeutiques Nous pouvons donc nous appuyer sur cette classification pour déterminer dans quel champ ou domaine d'intervention nous allons nous situer. Selon les lieux où nous allons travailler nous pourrons nous orienter vers l'une ou l'autre de ces catégories. Nous allons pouvoir intervenir dans ces différents domaines à l'aide de différents outils: bilans, éducation thérapeutique, exercices de remédiations cognitives, activités à visée d'autonomie, en milieu artificiel et dans des milieux les plus écologiques possibles. Ce type de travail vise à une autonomie, une efficacité et une satisfaction de la personne dans tous les domaines des activités humaines. Ce niveau de travail engage les notions de volonté, de choix conscient, de motivation, de décision, d'action sur la réalité, d'entrainement ou de ré-entrainement. Nous sommes dans les domaines de la ré-éducation, de la ré-adaptation, souvent plutôt nommée ré-habilitation en psychiatrie et psychologie médicale, de l'adaptation sociétale. Le MOHO et le MCREO sont des références possibles de ce type d'intention thérapeutique.(voir modèles appliqués à l'ergothérapie)
En santé mentale, psychiatrie et psychologie médicale, nous pouvons nous référer aussi à ces domaines d'intervention, en fonction des besoins, demandes et désir des patients. Toutefois, des nuances seront à apporter. Ainsi se centrer sur les AVQ lorsqu'une personne ne les pratique plus parce qu'elle est momentanément déprimée, ne se révèle pas pertinent. De même, entrer dans la sphère intime d'un patient (toilettes, hygiène corporelle, etc...) n'est guère souhaitable si par ailleurs nous proposons une thérapie utilisant l'expression. Il est donc important de bien distinguer les niveaux sur lesquels nous proposons de travailler et de réfléchir aux implications que cela amène.
Il est important de ne pas confondre les activités au sens des occupations humaines et les activités/médiations thérapeutiques. Nous pouvons en effet, utiliser certaines des activités citées ci-dessus, comme activités durant notre intervention en vue d'un entrainement dans telle ou telle activité de vie quotidienne, mais il peut-être aussi très pertinent de proposer à la personne de découvrir des activités/médiations autres que celles de sa vie quotidienne, justement pour se décaler de ce qui est connu et entrer dans des découvertes. Les activités/médiations, utilisées en thérapie peuvent sembler parfois, se rapprocher des activités créatives de loisirs permettant de s'exprimer, de techniques de bien-être, ou même encore de développement personnel. Mais il convient de ne pas oublier qu'une activité/médiation thérapeutique n'a de sens que si elle est inscrite dans un cadre précis et surtout dans une relation thérapeutique. Aucune activité n'a en elle-même de vertu thérapeutique. Et pourtant, il suffit de voir fleurir les carnets dits d'art-thérapie où le coloriage de mandalas acquiert tout à coup une vertu quasi magique de détente, pour comprendre que notre société a besoin de cette illusion d'un travail sur soi-même fait d'une manière individualiste. Il est toutefois important de se souvenir qu'un travail thérapeutique se fait avec un(e) thérapeute.
L'orientation psycho-dynamique, (un peu plus développée dans ce site...) peut être rattachée au domaine des soins personnels (si vraiment il faut tenter de la rattacher à un domaine...) au sens de prendre soin de soi sur le plan psychique, pour s'exprimer, créer et donner du sens à sa vie. Dans ce domaine nous serons aussi vigilants à limiter les tentatives de normalisation pour des personnes déjà souvent stigmatisées et en difficulté de reconnaissance de leur souffrance. Il est important aussi de nous interroger non pas sur l'adaptation à tout prix de la personne à la société mais sur les richesses et ressources de cette personne, voir même sur ce qu'elle peut amener d'interrogations et de remise en question dans nos pratiques et nos façons d'être. Le doute et le questionnement demeurent des voies de travail à pouvoir utiliser et supporter en "psy"...