Ou comment se raconter des histoires...
Ce jeu du commerce permet de raconter des histoires collectives avec plusieurs cartes en main.
La contrainte est donc moins importante que dans speech qui donne un seul choix recto-verso.
Une personne commence une histoire avec une carte de son choix et les autres participants continuent l'histoire en choisissant l'une des cartes de leur main.
Dans la règle du jeu du commerce, une fois l'histoire terminée, les participants doivent tenter de se rappeler l'histoire dont les cartes ont été peu à peu cachées au fil de l'histoire. Cette méthodologie reste assez complexe en termes de mémoire.
Il est possible de jouer de plusieurs façons:
- Nombre de cartes: il est possible d'utiliser entre 3 et 5 cartes, selon les participants présents, selon leurs capacités cognitives. Cela permet d'avoir plus ou moins de choix pour la poursuite de l'histoire.
- Fil conducteur: il est possible de proposer un tour de jeu soit à tour de rôle soit en permettant aux patients de poser leur carte quand l'histoire leur en donne la possibilité. La première possibilité amène des contraintes plus importantes, incitant la personne à trouver des idées. La seconde possibilité semble plus facile, mais risque de mettre en échec des patients plus lents à trouver des idées.
- Plusieurs fils conducteurs: Il est possible de laisser les participants repartir d'une carte qui leur plait, qui leur permet de poser l'une de leurs cartes avec plus de facilité. L’inconvénient de cette possibilité est que l'histoire peut prendre plusieurs postes différentes et devenir plus confuse. L’intérêt est de laisser les participants suivre le fil de leurs idées.
L'histoire gagne à être reformulée de temps à autre, afin que les participants puissent garder le fil conducteur. La création d'une histoire collective met en évidence les capacités de chacun à coopérer, à aller dans le même sens que le groupe, à proposer des alternatives ou à tenter d'imposer ses propres idées. L’intérêt est ensuite, de nommer ces différentes attitudes, de façon respectueuse et si la personne est en capacité d'entendre ce miroir de son comportement. La séance peut tout à fait demeurer dans un domaine ludique et humoristique, ou devenir un travail plus introspectif, selon l'intention de l'animation par le ou la thérapeute.
Ainsi une personne a pu exprimer le sentiment qu'il proposait à chaque fois, des images de destruction. Il en a été étonné et un peu gêné, même s'il soulignait qu'il le savait déjà en raison de son impulsivité. Toutefois, comme les autres participants ont évoqué le fait que c'était avec humour et donc acceptable, cette facette de lui-même a pu être supportable pour le patient. Cette prise de conscience s'est révélée positive pour ce patient, qui a pu expérimenter une acceptation des autres et donc une possible transformation grâce à l'humour.
Une autre personne a remarqué qu'elle avait beaucoup de mal à accepter le fil de l'histoire dès que cela devenait trop romantique ou sexuel, selon les histoires. Elle a pu dire qu'elle préférait alors commencer un autre fil d'histoire, plus terre à terre, plus pragmatique et positif. Elle s'est donc interrogée sur le fait que la dimension relationnelle de couple ne lui semblait pas positive...Elle a pu évoquer, en thérapie individuelle, son ressenti dans son couple qui n'était peut-être pas si positif qu'elle le croyait.
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