Externaliser
L’idée de ce processus thérapeutique est basée sur le fait qu’il est possible de projeter, d’externaliser la douleur et/ou la souffrance, pour en faire un objet de travail, avoir une action possible sur cette douleur, en faire quelque chose. D'autres pistes sont possibles à utiliser:
- Soit d’une façon intérieure
- Faire une séance de cinéma hypnotique avec la douleur comme un personnage qui est à distance
- Faire de la douleur une couleur et de la ressource une autre couleur, et imaginer comment une nouvelle couleur peut naitre de ce mélange. Il est possible d’imaginer les couleurs dans chaque main et de ressentir ce qu’il est possible d’en faire jusqu'à trouver une nouvelle couleur (point neutre émotionnel)
- Mettre la douleur dans une main et la ressource dans l'autre main (mains de Rsosi) et laisser les mains bouger comme elles le souhaitent ou induire lourdeur-problème et légéreté-ressource, jusqu'à ce qu'une main soit descendue et une autre montée, déployant la ressources
- Imaginer un objet-douleur et en faire quelque chose
- Travailler une question orientée vers le futur: "à quoi verrez-vous que cela a changé?"
- Soit d’une façon concrétisée dans la matière
- Créer à partir de la douleur : Peinture, dessin, collage, écriture...
- Histoire à créer seul ou à plusieurs
Carnet de route
L'une des pistes d'externalisation est celle du carnet de bord, du carnet de route, pour les personnes qui accrochent avec cette idée. Entre les séances, une invitation est faite d’observer la douleur et de se faire un carnet de douleur (dessins, formes, heures, tableaux, lettres à la douleur…). « Trouvez-vous un beau carnet, qui vous plait et donnez une forme à votre douleur…par collage, dessin, écriture ou tout autre chose qui vous viendra grâce à votre intuition. Donnez-vous un RV quotidien, à une heure bien précise que vous déciderez à l’avance, pour inscrire quelque chose de votre douleur. »
Cette étape est une invitation à externaliser la douleur. Elle peut être proposée dès la fin de la seconde séance si cela semble possible avec les personnes en soin. Cette étape est nommée, en hypnose, la réification. Externaliser, projeter, mettre au dehors, en faire un outil d’évolution sont autant de suggestions possibles pour soutenir cette étape. Il est possible d’utiliser lors d’une séance, la métaphore de la boule de neige : petit en haut de la montagne (petit travail sur soi) et gros en basde la pente (cercle vertueux et grand impact) pour soutenir le travail entrepris entre chaque séance. Le carnet peut servir aussi comme carnet de bord, pour noter progressivement ce qui est fait, ce qui marche, ce qui est bon.
Si la personne a des capacités créatives, cette projection, cette externalisation, pourra prendre la forme d’une histoire, d’une création, d’un dessin, d’une musique, d’une peinture…L’exemple de Frida Kahlo, l’artiste peintre à la colonne vertébrale brisée, en est une parfaite illustration. Mais tout le monde n’a pas les compétences artistiques d’une telle personne, pour pouvoir sublimer sa douleur. Il est donc important de rappeler qu’il n’y a pas d’échec possible et donner l’exemple du carnet de taches ou du gribouillage insensé…
La reprise autour de ce carnet, à chaque début de séance, peut se faire sous la forme d’une phrase telle que : « Que vous a appris votre carnet de douleur sur votre façon de prendre soin de vous et d’écouter votre douleur ? ». Ce type de rituel de début de séance évite les questions fâcheuses du type : « comment allez-vous ? ». En effet cette question est le prototype même de la phrase qui va précipiter la personne dans un ancrage autour de la plainte douloureuse, car la douleur est toujours là.
Le travail entre les séances permet d’observer l’attitude des personnes dans leur « prendre soin de soi ». Le plus important est de valider ce qui a été fait. Si la personne n’a pas pu faire ce carnet, c’est bien aussi, car elle a donc fait autre chose à la place, à savoir dire non à une demande extérieur. Et dans la mesure où le changement d’attitude vis à vis de la douleur ne dépend que de la personne, c’est donc une preuve d’autonomie. La validation est fondamentale.
L’idée force est : « Bravo, vous avez bien bossé…. »