L'intention principale de l'atelier est de proposer une découverte et une écoute de soi, avec ensuite la possibilité de prendre soin de soi. Ces intentions centrales traversent tout le dispositif, qu'il s'agisse du choix des techniques, du choix des mots, de la façon d'animer et de transmettre, de la mise en place du cadre spatial et temporel, ou des modalités de relation thérapeutique. Ces intentions thérapeutiques principales s’appuient ensuite sur toute une panoplie d'inductions à visée métaphorique de transformation de soi, d'action sur l'énergie physique et psychique ou encore d'action sur l'enveloppe de sécurité proposée par la peau. Le choix a été fait de ne pas inscrire les inductions dans une intention thérapeutique dite positive, qui entrerait dans le cadre d'une illusion de contrôle de l'esprit conscient sur le corps et l'inconscient, illusion parfois nécessaire mais dont certains patients peuvent s'emparer et en faire un pensée magique évitant l'émergence des conflits intra-psychiques qui nécessitent d'être conscientisés et non pas oubliés. (Voir inductions et intentions ).
Pour permettre à une personne de retrouver la voie du sens symbolique, la conscience du lien corps et esprit, il faut l'aider à passer d'une conscience linéaire, logique, chronologique et temporelle, pour découvrir une forme de pensée permettant l'émergence de l'inconscient. Cette forme de pensée sera donc étayée par des expressions métaphoriques et des images symboliques. Ces deux termes de symboles et de métaphore ont fait l'objet et font encore l'objet de nombreuses discussions et théories. Dans ce site le choix a été fait de séparer symbole et métaphore, mais ces deux concepts sont très proches. La métaphore sera utilisée dans ce site, plutôt dans sa dimension de proximité langagière, tandis que le symbole sera explicité dans une forme plus proche de l'image et de la représentation graphique. (Voir fonction de symbolisation ).
Métaphore
La métaphore qui nous vient du latin metaphora, (venu lui-même du grec μεταφορά qui signifie transport), est une figure de style fondée sur l'analogie et/ou la substitution. Il s'agit donc d'une image qui associe un terme à un autre sans comparaison. Il est possible, par exemple de parler d'une question pointue pour évoquer un sujet difficile, alors que les deux termes de la phrase, à la base, n'ont pas de lien logique, sémantique et n'appartiennent pas au même champ lexical. C'est notion permet de traduire une pensée plus riche et plus complexe qu'un simple vocabulaire concret et descriptif. La métaphore permet ainsi de parler du printemps de la vie pour en signifier la jeunesse.
Cette figure de style se différencie de la comparaison en ce sens qu'elle n’utilise pas les termes: comme, ressembler à, pareil à...Ainsi Baudelaire affirme que "la nature est un temple". La métaphore se trouve dans la littérature et plus particulièrement dans la poésie. Ainsi la peau de chagrin ou la fontaine de jouvence deviennent des figures qui peuvent être utilisées dans notre quotidien. un cadeau devient royal, un monument de bêtise ou un tonnerre de rire. La métaphore est aussi présente dans les arts et représentations graphiques, comme Guiseppe Arcimboldo dont les tableaux métaphoriques des saisons sous la forme de visages composés d'éléments divers en lien avec la saison représentée (raisins pour l'Automne) ou l'allégorie de l'image de Cupidon pour parler de l'amour.
En psychanalyse, c'est Lacan qui donne des éclairages (compliqués) sur la métaphore. Il parle donc de la métaphore comme la substitution d'un signifiant à un signifié, refoulé, inconscient et inconnu de la personne. La métaphore permet de renouer le contact avec cette partie de soi-même, eaux troubles profondes de l'inconscient. POur mieux comprendre cette dimension,il vous faudra vous débrouiller avec quelques lectures psychanalytiques...
Appuyées sur cette notion se sont développées des thérapies utilisant la fonction cathartique de la métaphore grâce aux contes, mythe, histoire d'enseignement, fable qui toutes utilisent ces images pour permettre à l'enfant, l'adolescent, l’homme d'intégrer des savoirs quand aux enjeux de la vie. Ainsi les histoires d'ogres permettent elles aux enfants d'entendre comme gérer des angoisse de dévoration inhérentes à l'évolution du petit de l'homme. L'avantage de la métaphore est qu'elle parle aux parties de notre esprit qui sont mal accessibles à la conscience directe, à la réflexion et à la compréhension logique. Les grands thèmes comme la naissance, la transformation, le désir, la violence, la mort peuvent ainsi être abordés et digérés plus aisément. En psychologie clinique Milton Erickson créateur d'une forme particulière d'hypnose, préconise de raconter des histoires métaphoriques en lien avec celle de la personne et de lui permettre de se relier à ses ressources intérieures.
La métaphore dans l'apprentissage des langues met en évidence les différences inter-culturelles. En effet, la métaphore renvoie à une communauté d'esprit, à un langage commun et donc à une loi commune et intégrée. Les personnes psychotiques n'y pas accès, eux qui semblent exclus de cette dimension. Ainsi un patient psychotique, en entendant quelqu'un chanter la chanson "gratte moi la puce que j'ai dans le dos" et qui était entré dans une sorte de boucle folle qui consistait à avancer la main pour gratter le dos de la personne et à la retirer de suite en se demandant tout de même si c'était vrai ou pas. Pour ces personnes le langage n'est pas traversé par des significations communes et c'est un peu comme si chacun d'entre eux parlait sa propre langue. Pour paraphraser Lacan, le psychotique se parle. La métaphore ne peut donc pas être un outil thérapeutique pour ces personnes.
Inductions ou "tout se passe comme si..."
Un patient exprimait un jour son angoisse : « Je ne peux pas mettre de mots dessus, c’est une angoisse plutôt psychique, je ne sais pas à quel sentiment elle est reliée, je ne sais pas quoi en dire". Et sur l’invitation de la thérapeute à mettre cela en images il a pu inscrire cela dans l'image d'une mer à l'étal : « C’est comme être à l’étal, ni marée haute, ni marée basse, toujours pareil, à l’étal. »
Mais l'utilisation d'une image symbolique ou d'une métaphore langagière, n'est pas à la portée de toutes les personnes hospitalisées. Exprimer leurs ressentis ou leurs problèmes est déjà parfois difficile pour certaines personnes. L’exprimer d’une façon métaphorique, l’est encore plus. Lorsque cette expression surgit et qu’une métaphore personnelle vient condenser en une image forte le ressenti du patient, c’est bien sûr cette image qui est à travailler, utiliser, soutenir. Mais toutes les personnes n’ont pas accès à cette dimension d’utilisation spontanée de la métaphore. Il est donc possible de proposer des inductions métaphoriques ou des images symboliques à expérimenter, à condition d'en proposer plusieurs et de façon ouverte.
Cette dimension symbolique et métaphorique n'est pas toujours attendue par le participants. En effet, pour la plupart des patients c’est principalement, la dimension de détente musculaire, neurovégétative et psychique, qui est recherchée. Ils cherchent plus souvent à s'oublier eux-mêmes, se confondant avec leurs tourments psychiques, qu'à se découvrir, s’écouter, ou encore moins se penser. Les rythmes sont variables pour chacun et à respecter. En ce qui concerne les personnes psychotiques prenant les mots et les choses au pied de la lettre et il est important aussi, de veiller aux mots employés.
Une petite phrase est employée pour permettre la transmission de ces métaphores potentielles. « Tout se passe comme si….. » Certaines métaphores sont ludiques, corporelles, d’autres évoquent la philosophie globale du travail, l’intentionnalité des séances ou évoquent la pensées chinoise. Cette découverte des métaphores dans l’atelier, métaphores enracinées dans le corps, le vécu des séances, le ressenti, est une donc l'une des voies pour l’éveil de cette dimension symbolique. Il est à remarquer que, la plupart du temps, ces métaphores corporelles se vivent, se ressentent et ne deviennent conscientes que plus rarement, c'est pourquoi il est nécessaire de les proposer de façon subliminales, comme lors de séances d'hypnose.
Métaphore de la peau
Métaphores de l'énergie
Métaphores chinoises
Métaphores corporelles
Métaphores de transformation de soi
Les écrits de ce site sont la propriété intellectuelle de sa créatrice, Muriel Launois et n'engagent qu'elle. (article datant de 2016)
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