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Ce site est en constante évolution et lorsque des articles sont en travail, ils sont signalés en début de page....
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La question identitaire
»
Identité et existence
L'éprouvé
En ergothérapie la notion de l'éprouvé est
à analyser car elle va nous permettre de comprendre certaines réactions des patients et de pouvoir proposer des
expéri
ences riches de découvertes et de sens.
Ainsi, la notion de plaisir est prégnante, souvent mise en avant par les
patients, n
otio
n
trop souvent teintée d'un sentiment de culpabilité
ou d'interdits. La sensorialité de
s expériences concrètes
offertes en at
elie
r
s'inscrit aussi dans cett
e nécessité de retrouver le goût des choses et d'éprouver sensations et émotions.
A la b
ase de ces éprouvés, nous retrouvons
la notion de pulsion
, qui sera plus dans la dimension de la poussée profo
nd
e
et incons
cie
nte
,
tandis que l'éprouvé
, la sensorialité, les émotions
seront des éléments plus conscients
, plus en s
ur
face,
plus comportementaux.
Il est possible de dire que le "moteur"
de ces éléments serai
ent les pulsions. (voir
pulsions de vie et pulsions de mort
en thér
apie
).
La sensoria
lité
La dimension se
nsorielle de l'ergothérapie est un critères très impor
tant dans notre thérapie. En effet la dimension concrète, tactile, matérielle va permettre aux personnes soignées d
'ent
r
er
dans une dimension pratique
d'autant plus fondamentale qu'elle va permettre
un revécu pulsionnel,
moins contrôlé parfois que dans la parole. Cette dimension est décrite dans d'autres articles de façon plus approfondie. Elle
se décline plutôt dans les dimensions extéroc
eptives que proprioceptives ou
intéroceptives
. (voir sensorialité dans la
thérapie psycho corporelle
). Suivan
t
les activités
,
différents sens vont être stimulés: olfactifs, auditifs
, visuels,
toucher. Il est import
an
t
de veiller à ce que les s
timul
ation
s
sensorielles soi
en
t
, suivant les cas et les personnes, suffisantes, non intrusi
ve
s, non e
xcessi
ve
s (voir la
fonction de pare excitation
de la peau dans libido
/thérapie psycho corpo
rell
e).
Voir aussi dans les fonctions de la médiation (
expériences perceptivo-sensorielles
)
Les émotions
Les 6 grands sentiments de base que sont
la peur, la joie, le dégoût, la tristesse, la colère, la surprise
, sont l’expression de notre vie émotionnelle et peuvent se composer entre eux, créant d’autres émotions et d'autres sentiments. Ainsi la peur, à petite dose, génère de l’inquiétude, ou de l’angoisse, une peur sans objet réel. La tristesse se décline en chagrin, morosité. La colère peut passer de l’irritation à la fureur passagère ou à la rage, qui peut être tenace. La joie se déploie entre sérénité, enthousiasme actif plus ou moins durable, plénitude. De nombreuses théories sont développés autour de ce ressenti particulier, déclencheurs de comportements plus ou moins adaptés selon les personnes. (voir
expériences émotionnelles
)
Le vécu de ses sentiments peut être considéré sous un angle chronologique, temps d’augmentation progressive de ce sentiment, maximum de l’intensité du sentiment, puis décharge émotionnelle de ce sentiment, avec un sentiment de bien-être ensuite. La difficulté survient lorsque, pour des raisons affectives, le vécu de ces sentiments a été interdit par l’extérieur ou contenu voir refoulé dans le psychisme. Dans ce cas l’expression émotionnelle est prolongée dans le meilleur des cas, comme si elle était diluée, voir elle devient insuffisante ou même bloquée.
Il existe
des
techniques dites cathartiques (respiration forcée, rebirth, psycho-drame) où le revécu
émotionnel
est recherché, accentué
, mis en évidence pour être exprimé puis représenté, analysé, verbalisé, conscientisé, etc...
En thérapie corporelle c'est souvent le travail de la respiration qui va
amener
la personne à reprendre contact avec ses émotions, sans en être trop débordée. (Voir
techniques de respiration
).
En ergothérapie, si nous
voulons
dépasser le "simple" but occupationnel, cognitif ou de réussite, il nous faudra
trouver des moyens de
permettre l'expression des émotions de façon canalisée et sécurisée,
t
ant
pour la personne que pour le groupe ou nous-même.
I
l faut savoir que plus il y a de techniques et de modèles, moins il y aura d'émergence
potentielles d'émotion
s personnelles. Ceci prés
ente des avantages et des in
convénient
s selon les intentions thérapeutiques que nous pouvons avoir. Nous pouvons aussi utiliser les jeux. (voir les jeux
autour des émotions
).
L’expérience du plaisir
Dans un atelier d'ergothérapie, la notion de plaisir est souvent plus présente que lors d'un entretien thérapeutique où la personne se centre généralement sur ses problèmes, ses difficultés. Dès lors le ou la patiente vient déposer ses soucis, angoisses, conflits intra-psychiques, et autres contenus psychiques, dans l'attente que le ou la thérapeute s'en charge quasiment à sa place. En ergothérapie, non seulement nous proposons à la personne d'entrer en action par elle-même, ce qui est déjà porteur d'un message symbolique fort, mais en plus nous lui proposons, le plus souvent,
des expériences plutôt agréables
conduisant à des sentiments de détente, de bien-être, de soulagement de leur angoisse. Ces propositions, inhérentes à l'utilisation de médiations expressives, ludiques, créatives, permettent aux personnes de retrouver du plaisir à condition que leur sentiment de valeur personnelle le leur permette et à condition que le sentiment de culpabilité souvent présent puisse un peu céder le pas.
A priori, il serait logique de croire et de penser que toute personne tend à essayer de tirer plaisir de sa vie. Force est de constater que le sentiment de plaisir est doté d'une
nature conflictuelle
, il est souvent interdit ou culpabilisé, répétitif, source d’inertie psychique . Selon la théorie économique Freudienne, il tend à chercher la décharge pour ne plus être une tension
et
revenir à un niveau zéro… Nous constations donc cette nature ambivalente et complexe de la notion de plaisir et se faire plaisir n'est pas si aisé que cela pour des sujets en difficulté psychique.
Et pourtant, que le sujet puisse vivre des situations de plaisir, de bien-être, de détente demeure
une expérience essentielle à vivre
.
Il permet de se décentrer des troubles, de la pathologie, d’expérimenter un éprouvé positif au c½ur même du moment de souffrance. Ce sont sur de tels moments que pourra s'appuyer le psychisme pour continuer de croire qu'il sera possible de vivre encore et encore d'autres situations de plaisir, agréables. Sur de tels instants pourront s'enraciner le goût, l'envie, le désir de vivre. La pulsion de vie pourra se nourrir de telles expériences et, telle une balance énergétique, l'emporter petit à petit sur la pulsion de mort.
Le plaisir peut être entendu, tout d'abord, comme
un ré-investissement de soi-même,
c’est à dire se considérer comme une personne ayant de la valeur et dont il est légitime de s’occuper. Les auto-massages sont un exemple de technique utilisable à cette étape. Cette centration sur soi-même propose d'augmenter le pôle d'investissement de libido sur le moi et non pas sur les objets relationnels extérieurs.
Puis, le plaisir peut trouver son origine dans l’activité elle-même, qui vient là comme expérience nouvelle possible.
Toute activité " plaisante "
,
choisie librement, pratiquée avec envie de découvrir, d'expérimenter peut s'inscrire à cette étape. Elle peut être expérimentée aussi comme activité de loisir à investir, ou à ré-investir et à prolonger au-delà du traitement. Le plaisir est donc nécessaire pour étayer un désir de vivre, tourné vers de nouveaux investissements psychiques, d’autres objets de désir. (Voir théorie du
flow
).
La culpabilité
De nombreux patients souffrent d'un fort sentiment de culpabilité qui les écrase plus ou moins et qui vient mettre
un frein inconscient
à la possibilité de vivre des moments de plaisir et de détente. Il y a là, le plus souvent , l’existence d’un surmoi excessif , voir rigide. (Voir
topiques Freudiennes
).
Il y a
le " simple " sentiment
d’avoir une dette imaginaire :Jeunes filles anorexiques qui tentent de soigner le couple parental, patients psychotiques maintenant par leur position de malade une dynamique familiale qui « arrange tout le monde », personnes dépressives qui ont le sentiment de ne pas avoir le droit de se sentir bien, patients obsessionnels vivant dans le doute permanent d’avoir bien ou mal fait.
Il y a aussi
la faute réelle
telle que les passages à l’acte incestueux, pervers, etc…qui nécessitent l’intervention d’une loi. Dans ce cas, l’émergence d’un sentiment de culpabilité est plutôt bon signe.
Il y a aussi le sentiment des personnes
mélancoliques
d’être coupables de toutes les mauvaises actions possibles et imaginables, les convictions délirantes d’avoir fait telle ou telle faute. Ces sentiments sont inaccessibles à la réassurance, à l’explication, à la logique. Seuls les médicaments peuvent être efficients pour ces personnes.
La notion de plaisir est donc généralement indissociable de notre propre rapport à la culpabilité, sentiment inhérent à toute personne et qui est la base de la capacité à se sentir responsable. Il convient donc de repérer
comment la personne s’en accommode
.
Des expériences autorisées, dans un cadre thérapeutique, de plaisir, de jeu, peuvent contribuer à soulager ce sentiment de culpabilité en attendant qu’il puisse être élaboré. C’est à dire, transformé en conscience et en responsabilité, sentiment plus acceptable.
Les écrits de cet article sont la propriété intellectuelle de Muriel Launois
et n'engagent qu'elle.
Il est possible d'utiliser tout ou partie des élaborations proposées, en citant vos sources.
Merci d'avance d'en respecter l'es
prit.(article datant de 2008)
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