Sur une île déserte imaginaire...
Lors d'un stage sur le conte à l'Art Cru, un espace de formation à Bordeaux, l'une des formatrices nous avait proposé un dispositif nommé la malle à histoires. Il s'agissait, dans une malle remplie de tas de petits objets hétéroclites, de choisir trois objets, puis ensuite, un seul parmi les trois à présenter au groupe, comme quelque chose qui pouvait parler de nous. la frustration de devoir en choisir un seul, le plus intense et le plus pertinent, était une proposition très intéressante pour entrer dans une possibilité de faire un choix, un deuil, d'accepter une "légère" perte d'un objet investi. C'était donc en fait, cet acte de devoir se séparer qui était sans doute, l'expérience la plus signifiante de cette proposition.
C'est à partir de cette idée, qu'un jeu d’expression groupale a pu être proposé. Il s'agit donc d'un jeu, à visée d'expression et d'une expérience symbolique, destinée à expérimenter comment trouver des stratégies imaginaires pour une survie en milieu hostile…(Ce jeu est proposé depuis les années 2005-2006, donc avant la mode des émissions de télé-réalité autour de cette thématique, mais de ce fait, il est systématiquement relié à ce type d'émission TV...)
L’histoire
"Vous faites partie d'un groupe de personnes qui a fait naufrage et se retrouve sur une île isolée. Vous avez à votre disposition un coffre rempli d’objets hétéroclites, avec lesquels vous allez devoir vous débrouiller et improviser, en coopération de groupe, pour passer en mode survie".
Matériel
Le plateau de jeu consiste en un petit plateau central, contenant du sable et des coquillages, permettant de poser l’imaginaire et de commencer par un échange autour du sable, de la plage, voir même des vacances de chacun et chacune…Le plateau ne sert qu'à planter le décor, car il n'y a ni pions, ni déplacements. Un tiroir, contenant des objets divers et variés est placé à ses cotés.
Jeu
A tour de rôle, chacun prend le tiroir et en sort un objet, visible ou non (dans ce cas il peut être pioché à l’aveugle, ou tenté d’être reconnu par le toucher. Il est possible alors, d’utiliser plutôt un sac de tissu). Cet objet est alors proposé à une personne. Il est possible de décider à l’avance avec le groupe, si la personne peut refuser l’objet ou pas. La personne qui reçoit l’objet imagine en quoi il va pouvoir servir, de façon réaliste ou totalement imaginaire voire farfelue. Le groupe peut aussi aider la personne, s’il y a une panne sèche imaginaire.Il est possible de demander au groupe s'il valide ou pas l’intérêt de l'objet, mais il faut être assuré d'une empathie groupale pour ne pas favoriser un trop grand sentiment d'échec ou d'intolérance au refus.
Processus
Lors de ce jeu, les dimensions de coopération, d’aide et d’entraide sont très présentes. Toutefois, la possibilité de donner un objet à une personne permet de jouer à « piéger » l’autre. Cette pulsion de destructivité envers autrui, trouve donc ici une voie d’expression ludique et symbolique. Ces éléments trouvent une voie de gestion, d’élaboration psychique soit personnelle (rire, réactions, mises en mots) soit groupale (création d’un appareil psychique groupal). Il est également possible, selon les groupes, d’entrer dans l’expression et l’élaboration /gestion d’angoisse de solitude ou d’abandon, voir même de mort. Dès lors se pose la question de la survie psychique à travers cet imaginaire du naufrage. Ou comment survivre ensemble à un naufrage psychique en créant une illusion groupale.
Fiche de jeu
l'utilisation de ces jeux
lors de groupe de jeux thérapeutiques
est un vrai plaisir...
lancez-vous pour trouver votre propre manière de faire!
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