Auto-érotisme : jouissance qu’une partie du corps prend à soi-même lorsque l’ensemble du corps n’existe pas et qu’il est morcelé en territoires pulsionnels partiels. (Cet auto-érotisme peut être considéré comme situé dans le cadre du narcissisme primaire). Le narcissisme primaire où le corps propre se constitue comme objet unique, distingué, différencié d'autrui et du monde extérieur. Le narcissisme secondaire prend place au moment où la libido investit le moi qui va continuer à s'enrichir par des identifications à des objets d'amour.
Narcissisme primaire
C'est la période où le bébé investi sa personne encore mal différenciée des autres. l'investissement de la libido ne se fait plus sur un organe ou un ensemble d'organes, mais sur le moi, c'est à dire un système de liaison de représentations entre elles. C’est ce qui permet de se savoir exister progressivement en tant que personne. le narcissisme primaire correspond à un stade normal de l’évolution de la libido qui passe de l’auto-érotisme à l’amour objectal. Ce narcissisme nécessite d'être étayé par une relation d’objet satisfaisante et cohérente.
Les personnes psychotiques présentent une faille à ce niveau. Elles n'ont pas de distinction du moi et du non moi, pas de notion de contenant psychique et le narcissisme primaire n'est donc pas structuré, au sens où elles n'ont pas ce fond de cohérence du corps, de consistance, qui fait que l'humain se sent exister. C'est le fond nécessaire à toute pensée, tout geste. L'aide principale à apporter à ces personnes se situe donc à ce niveau là. Les personnes psychotiques n’ont pas de moi au sens d’une différenciation d’autrui. Le moi de ces personnes est donc, soit clivé, soit fusionnel avec les objets extérieurs, soit autistique et clos.
Narcissisme secondaire
C’est dans la relation à autrui, dans le regard de l'autre que la conscience de sa valeur intrinsèque, l’estime de soi, le sentiment d’être valable vont s’enraciner. La dépression et son cortège de dévalorisations signe une atteinte de ce niveau. Ils ne se perçoivent plus comme un bon objet, valable et susceptible d'être aimé(e). Il s’agit du sentiment d’être quelqu’un de valable ou non, de la nécessité de se sentir reconnu et valorisé aux yeux des autres, de la conscience de ses qualités, de la reconnaissance des possibilités positives en soi.
Le narcissisme secondaire correspond donc au moment où la libido investit aussi d'autres objets que le moi, qui continue à s'enrichir par des identifications à des objets d'amour. L'investissement de libido oscille donc entre amour de soi et amour de l'autre. Très souvent, les sujets dépressifs, états-limites, voir parfois même psychotiques si leur conscience est suffisante, ressentent de façon aiguë un sentiment de dévalorisation. Ils ne se perçoivent plus comme un bon objet, valable et susceptible d'être aimé(e). Il s’agit du sentiment d’être quelqu’un de valable ou non, de la nécessité de se sentir reconnu et valorisé aux yeux des autres, de la conscience de ses qualités, de la reconnaissance des possibilités positives en soi.