La dissociation, au sens d’une double conscience, n’est pas l’apanage de l’hypnose, mais lors de cette dernière, la dissociation va être induite. Des phrases telles que : « Et pendant qu’une partie de vous-même fait ceci, une autre partie de vous-même fait cela » induisent la dissociation. Le fait de proposer que le nez sente les odeurs tandis que les oreilles entendent les sons est également une autre voie d’expérience de la dissociation des 5 sens, comme s’ils pouvaient fonctionner de façon presque autonome. La dissociation permet, par exemple, de se trouver dans un souvenir agréable, un lieu de sécurité ou même un lieu situé dans le futur, en même temps que d’être dans la pièce où se déroule la séance. La dissociation proposée par l’hypnose, entre le corps et l’esprit va donc permettre à la personne de vivre le fait d’être là (perceptude corporelle) en même temps que d’être ailleurs (imaginaire, images, visualisations).
Cette capacité d’entrer dans une double conscience ne doit pas être confondue avec la dissociation pathologique de la schizophrénie. Dans la schizophrénie c’est la personnalité elle-même qui souffre de la schyze (rupture intra-psychique). Il y a donc un vécu dissociatif de différentes parties de soi-même, vécues comme étrangères à soi. Ainsi les voix intérieures, au lieu d’être considérées comme un dialogue entre soi et soi, reviennent à la personne d’un extérieur dont elles ne voient plus le lien avec elles-mêmes. Cette dissociation pathologique conduit très clairement, à ne pas utiliser l’hypnose avec des personnes psychotiques, pour lesquelles le travail de ré-association corps-esprit proposé lors de la relaxation active est plus pertinent.
Pour permettre la dissociation, un premier temps de conscience de soi, en mode association entre le corps et l’esprit, est donc nécessaire, pour bien ancrer le travail dans les perceptions corporelles et pas uniquement dans un imaginaire dégagé de la « perceptude » corporelle. La dissociation est alors plus sécure pour les personnes et la ré-association plus aisée ensuite.