Définitions
(Abrégé de psycho-pathologie de J.Bergeret)
PersonnalitéC'est l'organisation dynamique des différents aspects psychiques et physiologiques de la personne. (Volonté, intelect, affectif). Cette personnalité s'organise selon une structure, psychotique ou névrotique. CaractèreC'est l'ensemble des traits de la personnalité, observables à l'extérieur. (Affectivité, comportement). Cela permet d'identifier l'individu. C'est l'expression extérieure de la structure de base.
Les personnalités pathologiques sont des états permanents de comportements, des déviations quantitatives des traits de personnalité dite normale, des exagérations de ces traits mais sans symptômes avérés. Ce sont les traits de caractère qui remplacent les symptômes. Les personnalités pathologique sont souvent, des modes d'organisation et de défense suffisants pour garder un équilibre sans décompensation. Toutefois, si les mécanismes de défense des personnes sont « débordés », manquent d’efficacité face à certaines situation extérieures, traumatismes, stress, etc…des décompensations peuvent surgir à type de psychose, troubles de l’humeur, addictions, passages à l’acte, etc… Actuellement, les personnalités pathologiques sont considérées comme une entité globale permettant un diagnostic de troubles de la personnalité, généralement porté lors de ces décompensations. Il s’agit d’un ensemble de symptômes, sans visée de compréhension psycho-dynamique.
Type de personnalités pathologiques
Personnalité hystérique ou histrionique - Histrionisme et théatralisme (décharges émotionnelles spectaculaires)
- Comportement de séduction avec érotisation des rapports sociaux, mais frigidité la plupart du temps
- Au niveau affectif: Avidité, labilité affective, dépendance
- Suggestibilité, fragilité du moi et égocentrisme
- Labilité émotionnelle
- Somatisation: fatigue, algies, crise nevropathiques, symptômes de conversion hystérique sans cause physiologiques (seule solution au conflit inconscient)
- Dépressions, s'aggravant avec l'âge ou névrose hystérique installée
Personnalité obsessionnelle - Caractère anal bien structuré
- Souci de l'ordre et de la propreté: ponctuel, soucieux, méticuleux, perfectionniste, moralité +++, sens du devoir, investissement excessif dans le travail, sens de l'économie, "avarice"
- Entêtement obstiné, autoritarisme
- Intellectualisme et expression froide, brève
- Vie psychique compartimentée, peu d'accès aux affects, à l'imaginaire
- accès dépressifs possibles, TOC troubles obsessionnels compulsifs
- Mécanisme de défense à type de formation réactionnelle
- Le désir est refoulé et des conduites visant à ne pas le satisfaire sont déployées. Les troubles sont liés à une problématique autour de l'érotisme anal et l'agressivité sadique, issue du stade sadique anal.
exemples: goût de la saleté remplacé par une propreté excessive, soumission apparente à la place de l'agressivité avec entêtement persistant, déplacement et contrôle des pulsions scatologiques vers des rangements excessifs, des collections, l'intérêt pour l'argent, etc...troubles anxieux généralisés TAG (ancienne personnalité anxieuse, névrose d’angoisse ou phobique) - Etat permanent de tension
- Labilité émotionnelle, irritabilité, hyperréactivité à toute situation extérieure
- Troubles du sommeil
- Anticipation négative de l'avenir, sentiment d'insécurité
- Attaques de panique
- Phobies (Angoisse projetée et piégée dans un objet (animal) ou dans une situation (voyage, ascenseur, foule, etc...) avec évitement de l'objet phobique, inhibition et timidité extrême, sentiment d'insécurité permanent
Personnalité Schizoïde - Repli sur soi, froideur affective, introversion, difficulté à nouer des relations avec autrui, solitude
- Peu de décompensations, vie marginale et bizarreries de comportement
- Indifférent aux éloges et aux critiques
- Pas d'intérêt pour les relations sexuelles
- Possible entrée dans la schizophrénie
Personnalité évitante - Sentiment de ne pas être à la hauteur avec inhibition dans les relations sociales
- Hypersensibilité au jugement d'autrui avec évitement des activités sociales, peur d'être jugé, critiqué, rejeté
- Peur de s'engager dans de nouvelles activités par crainte de la honte et du ridicule, de l'échec
- Personnalité dépendante
- Besoin excessif d'être pris en charge, conseillé
- Mode relationnel marqué par la dépendance, la passivité, la soumission, la difficulté à exprimer un désaccord
- Peur de la solitude, de la séparation avec recherche permanente d'une relation de soutien
- Décompensations dépressives
Personnalité narcissique - Considération de soi sur un mode d'inflation, fantaisie de succès, grandeur, surestimation de soi, s'attend à être reconnu comme supérieur.
- Attitude vis à vis d'autrui: manque d'empathie, exploite l'autre, attitude arrogante, hautaine, besoin d'être aimé et admiré, pense que tout lui est du
- Décompensations dépressives
Personnalités paranoïaques et sensitives - Personnalité paranoïaque:
- Surestimation de soi et inflation de l'ego, hypertrophie du moi
- Absence d'auto-critique et jugement faussé
- Psycho-rigidité, autoritarisme et intolérance
- Méfiance et susceptibilité, agressivité, jalousie, parfois même revendications agressives avec plaintes
- Peu de décompensations : soit plaintes hypocondriaques, soit réactions passionnelles ou délire paranoïaque
- Traits de personnalité paranoïaque et psychasthénique
- Hypersensibles, hyperémotifs, scrupuleux, tourmentés et insatisfaits
- Sujets aux dépressions, revendications hypochondriaques, ou au délire de relation.
Personnalités état-limite Il existe, selon J.Bergeret, une lignée intermédiaire qui se présente comme une organisation plus fragile et non pas une structure authentique, comme le sont la névrose et la psychose. Cette organisation peut, à tout moment, "se figer" dans l’un ou l’autre des cadres voisins solides, soit dans la lignée psychotique, soit dans la lignée névrotique. (Cette lignée se retrouve dans les troubles de la personnalité du DSM 4, comme personnalité état-limite ou border-line).
- Le Moi se défend par un, clivage en bon et mauvais objets, soit au dedans de soi soit projeté sur des objets extérieurs (personnes). Il n’y a pas de clivage du moi comme dans la psychose.
- Il y a traumatisme initial (émoi génital précoce)qui ne permet pas à la personne d’accéder à l’¼dipe. Le Moi ne peut intégrer cet excès d’excitation sexuelle ou agressive.
- Le Moi ne peut recourir au refoulement : mécanismes de défense proche de ceux de la psychose.
- Angoisse : de perte d’objet, séparation, dépression
Cet article est une "digestion" personnelle de concepts psycho-dynamiques,
eux-même issus de publications, de livres, d'articles, de lectures diverses.
Les éventuelles erreurs n'engagent que
la responsabilité de la créatrice du site, Muriel Launois. (article 2018)
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