Le service de psychiatrie du CHU de Nancy est un service universitaire et sectorisé, dans lequel sont accueillis des patients présentant des pathologies très variées. (Syndrome dépressif, troubles anxieux, addictions, troubles alimentaires, psychoses débutantes ou chroniques. Ce service a été créé il y a 30 ans environ et a toujours fonctionné selon les modalités de la psychothérapie institutionnelle, accordant ainsi une place très importante aux différentes offres de soins, incluant l’ergothérapie. Cette dernière a évolué de sa forme plus traditionnelle vers l’utilisation de thérapies à médiations diverses et à visée de psychothérapie médiatisée, de dynamisation sociale.
Dans ce cadre, nous proposons des groupes de thérapie médiatisée par l’expression picturale et graphique, des ateliers plus manuels et plus polyvalents, des groupes d’écoute musicale, des groupes de relaxation, une salle de détente. Certains cadres sont pensés en fonction d’une catégorie d’âge de patients (groupe de personnes âgées :sociothérapie utilisant paroles et chansons), d’autres sous forme d’utilisation d’animations directives (relaxation) ou non (atelier d’expression, atelier "couleurs et matières"). D’autres encore sont pensés en termes de pathologie et présentent des contre-indications (relaxation non indiquée pour les personnes en phase psychotique aiguë). Certains creusent plus la notion d’engagement thérapeutique et de contrat, d’autres ouvrent des portes aux dimensions ludiques (Groupe de jeux). La plupart sont laissés au choix du patient et tous sont soumis à prescription médicale.
Dans ce service, deux unités sont dites ouvertes, les patients y circulent librement, habillés et hospitalisés, pour la plupart, en HL. (Hospitalisation libre). La troisième unité du service est l'unité de soins intensif. Cette unité est fermée, destinée à accueillir des patients en HO et HDT et des patients nécessitant, de façon temporaire, une surveillance accrue en soins intensifs (Mélancolie grave, syndromes confusionnels) ou un traitement particulier (électro-convulsivo thérapie). Il s’agit donc d’une unité de soins précoces, d’une capacité de 11 lits, dans laquelle les patients n’ont pas encore la possibilité de se rendre aux ateliers d’ergothérapie située dans une autre aile du bâtiment. Il nous a donc fallu réfléchir et trouver des modalités différentes de prise en charge pour des patients présentant des pathologies aiguës et pour lequel un consentement contractuel, explicite, permettant de mettre en place un projet thérapeutique, n’est pas toujours possible. C’est de cette expérience dont nous rendons compte pour une réflexion sur l’intérêt de cet atelier.
Nous avons donc créé un « espace détente » qui permet aux personnes hospitalisées dans ce secteur, une première rencontre avec une thérapie médiatisée. Habituellement, la prescription médicale est individualisée , mais pas dans ce cas précis. Dès lors qu’un patient est hospitalisé dans ce secteur, la prescription médicale lui est acquise. C’est alors lui ou elle, qui décide par lui-même ou elle-même, d’être présent (e) ou non, durant tout ou partie de la séance. Cet espace de détente existe depuis bientôt deux ans. Des expériences s’y déroulent, dans un jeu complexe entre le dedans et le dehors de l’espace thérapeutique, mais surtout, de la personne en elle-même.
Les écrits de cet article sont la propriété intellectuelle de Muriel Launois et n'engagent qu'elle.
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Merci d'avance d'en respecter l'esprit. (article de 2000)
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