L'enfant est un être agit pas ses pulsions et lorsqu'il va grandir, l'une des "missions" parentales sera de l'aider à canaliser, différer, intégrer et transformer ses pulsions en une modalité d'action acceptable dans la société. Freud nous explique dans sa théorie des  pulsions  et de l' angoisse , comment les pulsions de vie et de mort vont nous traverser toute notre vie. En thérapie, ces pulsions vont donc s'exprimer, se rejouer, s’ élaborer progressivement. L'émergence de ces pulsions situées dans la dimension de l'inconscient, s'inscrit aussi dans des dimension plus visibles, décrites dans l' éprouvé . La pulsion est le moteur, les émotions la face visible. Comment cette dimension de la pulsion sous l'angle des pulsions de vie et de mort peut-elle s'inscrire en ergothérapie? Quelles attitudes peut-on avoir? Comment les aider à s'exprimer ou au contraire à être canalisées ou contenues?
Les pulsions de vie et la libido  (En ce qui concerne les définitions liées à ces concepts voir les topiques Freudiennes et théories des pulsions.)                                                  
Les pulsions de vie sont des       pulsions qui vont trouver à   s'inscrire dans l'amour de soi     et     d'autrui,   dans la création,   dans le champ social, relationnel et         professionnel. Ces   pulsions, liées à l'Eros,   la force   de vie, sont       celles sur   lesquelles l'envie de vivre va   se   construire. Il ne     s'agit   donc pas, en   ergothérapie de les     frustrer, de les limiter,     mais au   contraire de les   aider à être     utilisées, concrétisées,     sublimées,   vécues pleinement dans   les     limites du cadre et de la loi afin de permettre aux personnes, en     particulier dépressives, de retrouver "goût à la vie". Soutenir la pulsion de vie d'une personne est une base fondamentale de notre travail. 
Les pulsions   d'auto conservation peuvent trouver une forme de satisfaction à travers le "care,  la     façon dont les thérapeutes prennent soin de la personne lui permet en     effet de retrouver la capacité à prendre soin de soi-même à tous les     niveaux : nourriture, hygiène, santé, spirituel, loisirs, etc...Le savoir être thérapeutique prend ici toute sa valeur pour permettre à une personne d'intégrer de tels éléments
Les         pulsions sexuelles sont utilisées, pour une majeure partie et   ceci dans le         meilleur des cas. La libido est l'une des   dimensions   pulsionnelles   qui     s'éteint lors de la dépression et   qui pose   problème dans la   névrose. La     frustration de ces   pulsions peut   engendrer des   difficultés. Une autre     partie de la   libido est   sublimée (transformée   en quelque chose     d'acceptable   pour soi et   autrui), le plus souvent   utilisée dans la création , les amitiés,   le travail. L’accession   à ce   stade génital est le     propre de la   névrose et les   tribulations de la   libido sont fréquentes     dans la   névrose   hystérique. Il   demeure des fixations     incestueuses   dans toute névrose et   ce sont ces   représentations     psychiques   interdites qui sont   refoulées. Les   demandes affectives envers     le   ou la thérapeute,   demandes plus ou   moins déguisées, sont   fréquentes     lors de   séances de thérapie. La   juste distance et la règle     d'abstinence     sont à respecter.   (Vouvoiement, discrétion sur sa   propre   vie).Il   faut   souligner en   particulier, l'interdit du   passage à l’acte     sexuel et   l’interdit du   toucher, lié à l’interdit   de l’inceste.Hors     des   séances de   thérapie, parfois, la   libido de certains   patients peut     trouver un   objet d’amour dans un   autre patient. La   plupart du temps,   il   peut   s’agir surtout, d’une   résistance à la   thérapie, la personne y       trouvant des bénéfices   rapides et   immédiats, le sentiment d’être un     bon   objet d’amour,   etc... Il   est rare mais parfois nécessaire, de     rappeler   la règle     d’abstinence, lors des séances de thérapie. 
 La pulsion de mort                                                                               Une       place particulière est à faire en ce qui concerne Thanatos et la   pulsion de mort. L'expression des pulsions de mort trouvera une voie,   par       exemple, dans des actes de destruction.   Destruction de l'objet qui     fait   suite à des tentatives de   destruction de soi-même. Les   tentatives   de   suicide sont   généralement peu évoquées, peu   verbalisées. Souvent   les   personnes   préfèrent essayer d'oublier cet   instant où la pulsion de   mort   les a   envahis au point de les pousser à   l'acte.
Cette     pulsion de   mort viendra s'inscrire dans des   idées mortifères, des     fantasmes, des   cauchemars qui pourront   eux-mêmes se déposer sur   une   feuille et se   décliner en thématiques   mortifères, en   mouvements   descendants, en   couleurs sombres, en   souterrains   obscurs, en sentiment   de vide, en   impossibilité   d'envisager   l'avenir, en paroles négatives,   etc… En chaque   être   humain, cette   pulsion existe, plus ou moins   active. Elle est     généralement mise à   distance, déniée du mieux qu'il   est possible,     oubliée, refoulée. 
La   mort est le seul moment de   notre vie   dont   notre inconscient ne   peut pas porter la trace. Elle   n'est pas     symbolisable,   irreprésentable dans son interruption du fil   de la vie.     Certains   mythes et contes essaient de nous en donner des   images.   Les     religions essaient de nous en donner des explications et   de lui     assigner   un rôle qui puisse rassurer ou tenter de donner un   sens à     cette ultime   coupure. 
Les sujets états-limites sont     dans le   passage à l'acte   non mentalisé et impulsif (tentatives de     suicide,   automutilations,   conduites à risque, sports dangereux,     etc.…). Ce   sont alors, les   pulsions de mort, qui sont à l’œuvre, de     façon   beaucoup plus vigoureuse   que la pulsion de vie. 
Pour des     personnes dépressives, les   tentatives de suicide   sont des modes     d’appel à l’aide et seront à   resituer dans un   autre contexte. Cette     potentielle fascination de la   mort, peut   inclure aussi celle de     l'horreur, l'étrangeté, le brut, le     primitif, est une difficulté     rencontrée par tout thérapeute. La     théorisation, la supervision, la     créativité professionnelle, peuvent     être des voies de sublimation et     de métamorphoses possibles de   tout ce   quota d'énergies sombres, de     dé-liaison, de morcellement   issues de   l'inconscient humain.
La     pulsion de mort nous conduit à nous   poser la question du  deuil .   Il     est bien sûr le moment de perte d'une   personne réel, d'un   proche,   mais   aussi fait de petits moments de   renoncement, tel que   faire le   deuil   d'une idée, d'un projet, d'une   illusion. Mélanie   Klein pense   que la   capacité à surmonter les deuils   dépend de la   façon dont les   premières   pertes ont été surmontées.   L'enfant   pleure le sein au   sevrage. Ces   expériences sont maturantes. Ce     processus est   fondamental pour les   sujets névrotiques et dépressifs,   il   entre dans   le domaine de   l’acceptation de la perte, de la   séparation, du   vide.
En ergothérapie, quelques pistes peuvent aider le sujet à expérimenter de tels moments de deuil , de perte, nécessaires: 
                                                                                                                                                    - Réflexion sur la notion de demande : faut-il y répondre ou non ? Rapidement ou différer ?
 
                                                                                                                                                  - Irréductible différence entre l’objet imaginaire et la réalité, différence à verbaliser.
 
                                                                                                                                                  - Séances scandées par des temps de non action, de frustration, de distance, de manque.
 
                                                                                                                                                  - Découverte         en soi de dimensions honteuses, rejetées, cachées, vécues comme         négatives, l'ombre dont parle CG.Jung et qui se cache dans les   recoins       de l'inconscient, si difficile à accepter. Ces dimensions     nécessitent     parfois, pour que la personne puisse supporter de les     reconnaître en     soi, qu'il y ait eu, d'abord, une réparation     narcissique suffisante.     Parfois, la réparation narcissique suffit ou     risque au contraire, de masquer la nécessaire     expression de ces   dimensions douloureuses.
 
                                                                                                                                                  - Dans     des échecs     relatifs qui viennent parfois égratigner l’idéal du   moi.   Il ne s’agit     pas de mettre la personne en situation d’échec,   mais   de ne pas chercher à     l’éviter non plus, à tout prix.
 
                                                                                                                                                  - Travail     sur les notions de     perte, chute, abandon, ratés, droit de ne rien     faire, de ne pas se     rendre utile, de droit à la paresse.....
 
 
                                                                                          Les écrits de cet article sont la propriété intellectuelle de Muriel Launois et n'engagent qu'elle.
Il est possible d'utiliser tout ou partie des élaborations proposées, en citant vos sources. 
Merci d'avance d'en respecter l'esprit.(article datant de 2008)
                                                                    
			
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