Ainsi certaines zones "privilégiées" sont identifiées aussi comme " chargées d’angoisse " : Les fameuses boules dans la gorge, les n½uds au plexus solaire, les crispations, accélérations ou ralentissement intestinaux. Les zones de la gorge, du plexus solaire, du c½ur et de la poitrine, de la nuque, du dos, du bassin et du ventre, sont des zones généralement clefs pour les patients. Elles sont largement reconnues comme porteuses si ce n’est de sens, du moins de tensions. Ce sont ces zones, assez universelles dans les sensations de tension et de douleur, qui peuvent servir d’étayage possible à la conscience du lien corps-esprit. Ces zones privilégiées vont donc être soulignées, identifiées et proposées plus particulièrement à l’écoute consciente qui fait suite au temps de massage.
Ce sont plutôt sur ces zones de tension, ces petits symptômes fonctionnels, que l’atelier de détente corporel va se révéler le plus efficace. En effet, le travail plus approfondi sur le sens du symptôme corporel, nécessiterait un travail beaucoup plus long que la durée d’une hospitalisation brève, pour qu’à la place du symptôme surgisse la métaphore, signe de retrouvailles avec la fonction symbolique.
Un patient souffrant d’attaques de panique a bénéficié des séances de détente corporelle. C’est le travail de changement de sensations, exploré avant et après le massage, qui lui ont permis de découvrir qu'une évolution est possible, qu'il est possible d'agir sur lui et pour lui. Il a pu signifier aussi que sa préférence allait au temps plus actif des auto-massages et surtout, les expérimentations centrées sur la respiration, qu’il vivait lui, comme des exercices de contrôle. Il est progressivement passé à une position active.
Au départ, il vivait ses attaques comme négatives, puis il est passé à une distinction plus affinée de ce qui se passe pour lui:
"Au début, mes attaques me submergeaient et je ne pouvais rien y faire. Il me fallait quelqu'un d'extérieur, avec une blouse blanche, pour me rassurer. Puis, j'ai pu essayer de les contrôler un peu, avec la respiration. Certaines peuvent passer ainsi, ou durer moins longtemps.
Mais finalement, je me rends compte que certaines attaques sont douloureuses, font très mal, alors que d'autres me soulagent. Elles me permettent de pleurer, ce qui n'est pas possible autrement. C'est comme un trop plein qui se déverse alors, ça sert finalement à quelque chose."
Ce patient a pu expérimenter, peut-être pas encore le sens, mais au moins la notion de l'économie psychique de ses attaques. Il lui reste encore du chemin à parcourir pour avoir conscience des bénéfices apportés, du sens métaphorique d'une attaque de panique en lien avec la dimension de la libido, et du sens dans sa propre histoire