Pulsion, libido et narcissisme sont les trois concepts principaux
mis en évidence par Freud et ils sont interdépendants.
Ces concepts posent les bases de la théorie freudienne de la sexualité.
Freud met en évidence que les sources d'excitation peuvent provenir
soit de l'intérieur soit de l’extérieur.
Il nous est alors possible de les rechercher ou de les fuir.
Les différentes pulsions
Dans un premier temps, Freud va parler des pulsions d’auto conservation (pulsions du Moi) et des pulsions sexuelles. Les pulsions d'auto-conservation sont au service de la survie de l'individu et répondent au principe de réalité. Les pulsions sexuelles sont, quand à elles, au service de l’espèce, de la procréation, liées au principe de plaisir. Sa première distinction porte donc sur la distinction pulsions d'auto-conservation et pulsions sexuelles.
La libido est un terme dérivé du latin, signifiant "désir ". Freud l'emploie dans le sens de l’énergie sexuelle issue de la pulsion sexuelle. La libido renvoie à la recherche de plaisir, à la sensualité et à l’amour. Cette énergie peut s'investir sur des objets différents : " libido du moi " ou " libido d’objet " (investie sur des objets extérieurs à l’individu). L'évolution de la libido, est décrite à travers la relation d'objet et les différents stade de la construction de la personnalité.
C'est à partir de 1920 et des constats que des forces destructrices sont à l’œuvre dans le masochisme et la mélancolie, que Freud parlera alors de pulsions de vie et de pulsion de mort. Elles sont indissociablement liées même si elle semblent opposées. Elles visent toutes les deux à la création d'un lien avec un objet d'investissement, mais la satisfaction est obtenue différemment, c'est à dire une continuité dans le lien ou bien la destruction du lien par la destruction de l'objet. L'intrication pulsionnelle est le nom donné à l'équilibre entre ces deux type de pulsions. La désintrication pulsionnelle survient quand un des 2 types de pulsion ne crée plus de lien. (voir pulsions de vie et pulsions de mort ).
Cette nouvelle distinction met plutôt en évidence les 2 faces, l'une tournée vers la vie et l'autre vers la destruction.
- La pulsion de vie , les pulsions sexuelles et d'auto-conservation sont du côté de la vie, de l'expansion, du mouvement, c'est à dire d’Éros comme force vitale de l'être. Ce sont les forces psychiques de liaison. Ces pulsions visent à l'apaisement, à la liquidation de la pulsion dans une certaine limite. La pulsion de vie, jointe à l'éducation, temporise, adoucit, limite la pulsion de mort.
- Les pulsions de mort sont du côté de la déliaison, de l'éradication pure et simple de toute excitation pour parvenir au niveau zéro, le principe de Nirvana. Cette éradication passe par l'investissement d'un objet, donc il y a aussi création d'un lien, mais cette fois dans le but de détruire l'objet pour parvenir à la satisfaction. Une partie des pulsions d'auto conservation peut apparaitre comme porteuse aussi d'un potentiel de destruction, mais au sens de la violence défensive primitive, bien mise en évidence par J. Bergeret dans son livre sur la violence primordiale.
Somatique et psychique
La pulsion se situe sur un versant somatique et un versant psychique. - D'une part, elle trouve son origine dans le corporel, en particulier au niveaux des zones érogènes (zones de passage entre dedans et dehors) . Elle est une tension intérieure, comme une poussée énergétique à la façon d'un moteur interne. Elle est donc étayée sur un besoin physiologique (boire, manger, sexualité).
- D'autre part, pour pouvoir s'écouler, la pulsion va devoir se lier à des représentants psychiques et à des affects. Par exemple, un bébé qui absorbe du lait, qui l'incorpore pour son besoin physiologique, va aussi constituer son identité par une introjection: une appropriation fantasmatique de ce qui est donné par le parent et source de plaisir pour lui. Lorsque la pulsion ne trouve pas à se lier avec un représentant psychique, l'angoisse apparait. (Voir théorie de l'angoisse dans Freud).
Toute pulsion a une source, un moyen d'expression ,l'objet d'investissement et un but visant à l'utilisation de cet objet pour atteindre la satisfaction. (Voir différents stades). L'objet de la pulsion, c'est à dire le moyen trouvé pour accomplir et faire baisser la tension est accessoire, selon Freud.
3 Principes
Freud décrit trois principes du psychisme permettant de comprendre la théorie des pulsions:
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Le principe de constance: la pulsion est comme une tension psychique intérieure. Or, selon Freud la quantité d'excitations, doit se maintenir à un niveau constant et aussi bas que possible. L’appareil psychique est donc confronté à ce double travail à la fois, de permettre la décharge progressive de cette tension générée par la pulsion et aussi de se défendre contre des excitations excessives, venues de l'extérieur. Cette tension s'accumule, en termes de quantité et provoque donc un déplaisir. Puis, elle tend à ce que Freud nomme la décharge (voir principe de plaisir) qui vise à obtenir un soulagement pour revenir à un minimum d'excitations.
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Le principe de plaisir: il vise à la décharge immédiate de la tension ressentie. Le bébé est tout entier un être soumit au principe de plaisir et demande des satisfactions immédiates. En leur absence, il peut halluciner la présence du sein maternel, ou utiliser la satisfaction auto-érotique (suçoter). La libido, les pulsions sexuelles sont du côté du plaisir et surtout du désir, très réticent aux freins et aux négociations. Les pulsions d'auto-conservation ayant pour but les fonctions biologiques telles que la nourriture, peuvent elles être différées, éduquées car elles sont du côté du besoin et marquées par le principe de réalité.
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Le principe de réalité vient ajourner la satisfaction, poser des limites et engendrer les nécessaires frustrations à l'évolution psychique. La notion de principe de réalité, mise en évidence par la psychanalyse, est l'un des principes régulateurs du fonctionnement psychique. Ce principe permet de mettre un frein à l'exigence pulsionnelle et permet de différer la satisfaction pulsionnelle. Le principe de réalité forme un couple avec le principe de plaisir qu'il modifie. Ainsi si le principe de réalité parvient à s'imposer comme principe régulateur, la recherche de la satisfaction ne s'effectue plus par les voies les plus courtes de l'immédiateté ou du passage à l'acte. Respecter le principe de réalité consiste à prendre en compte les exigences du monde réel, et les conséquences de ses actes. Le principe de réalité est donc un mécanisme d’adaptation de l’individu à l’environnement extérieur.
Envisagé du point de vue économique, le principe de réalité correspond à une transformation de l’énergie libre en énergie liée; du point de vue topique, il caractérise essentiellement le système préconscient-conscient ; du point de vue dynamique, la psychanalyse cherche à fonder l’intervention du principe de réalité sur un certain type d’énergie pulsionnelle qui serait plus spécialement au service du moi.
Cet article est une "digestion" personnelle de concepts psycho-dynamiques,
eux-même issus de publications, de livres, d'articles, de lectures diverses.
Les éventuelles erreurs n'engagent que la responsabilité de la créatrice du site,
Muriel Launois (article datant de 2008)
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