Dans le bas du dessin du visage, il subsiste des personnages encore dans la confusion. Entre une bonne s½ur, un chinois et même un requin, des éléments apparaissent, se surajoutent, changent. Il commence par la bonne s½ur, qui se trouve dans la bouche du personnage, confondue avec elle. Selon la façon de regarder le dessin, il est possible de voir la bouche ou le personnage, dans une sorte de trompe l’½il, confusionnel. Cette fois, il ne s'agit pas de travailler sur la contenance, qui est déjà un peu plus rétablie. Le dessin de la bonne s½ur est d’abord un visage plutôt flou, qu’il recouvre ensuite de noir, corps et visage se mélangeant. Il remet du blanc, du jaune, bref travaille sur cette zone avec force couches. Il parle de la bonne s½ur, qui doit être bonne, en tout cas meilleure que sa s½ur et il refuse de parler de cette dernière, qu'il pourra aussi nommer, à certains moments, le chinois.
Un autre élément, situé en bas à gauche, s'inscrit progressivement, d'abord au hasard, puis se précisant de plus en plus. Il finira par annoncer que c'est une gueule de requin. Ce dessin prendra du temps dans sa réalisation. Il me demandera même, tandis qu’il met la gueule très en valeur, de m’occuper de ses dents… Il précise que les dents doivent être bien pointues et en profite pour parler des requins et de leurs capacités destructrices. Me voici donc gérante de l’oralité dévorante du requin. Tout un programme !
Le personnage acquiert un fond représentatif cette fois, avec montagnes et arc-en-ciel, qui nécessitera l’aide d’un infirmier et de son téléphone portable pour chercher une référence sur internet. Il exprime un problème de perspective lors du positionnement des montagnes, étonné qu’elles se placent, au loin, sur la ligne de l’horizon. Il lui faut des appuis extérieurs pour retrouver des perspectives, au sens propre et peut-être figuré aussi. Mais le sentiment d’un corps confondu et qui n’est pas très solide, reste encore présent. Il me demande de faire une rivière qui coule, en bas à gauche et en suivant le trait qu’il a initié. Il demande ensuite un espace où l’eau stagne puis, un trou par où l’eau s’échappe, puis devient une cascade. Tout un mélange très flou autour de la thématique aquatique, tandis qu’il me parle de son éventuelle opération en urologie. La dimension projective ne s’invente pas, elle se constate.
Il met un titre : la perception cérébrale et en parle à de nombreuses personnes qui passent, cherchant un sentiment de valeur à travers des plaisanteries sur le prix qu’il pourrait leur vendre. Il souligne que nous n’avons pas signé…Il apprécie de le montrer, de parler aux autres personnes du sens de ce titre un peu particulier. Il pose alors la question du devenir des dessins que nous réalisons. Pour le moment, ils sont dans une pochette dans l'atelier. S. me demande alors, s'il est possible d'avoir une photo des dessins, pour pouvoir les conserver, car depuis que le premier dessin a disparu, il ne souhaite pas garder les dessins. L'idée des photos est retenue. Lorsqu'il en aura plusieurs tirages, il en offrira à des thérapeutes et à des patients. Il finira par en conserver tout de même un exemplaire pour lui.
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