"Ce qui se passe dans l'esprit trouve dans la matière et dans la nature, des reflets dont la forme évocatrice devient symbole du monde intérieur. Il nous faut, pour exprimer le monde insaisissable du psychisme, des formes nous permettant de mieux le comprendre. D'où le besoin qu'ont toujours eu les inspirés, les artistes, les mystiques ou les chercheurs d'utiliser la comparaison comme outil explicatif. "
Marie-Claire Dolghin "Les saisons de l'âme". (Editions Séveyrat).
Un powerpoint reprend les concepts nécessaires, les processus et le dispositif pour proposer une thérapie médiatisée à visée de psychothérapie. Un lien sur youtube qui simplifie et sublime les médiations thérapeutiques (voir ICI).
La médiation comme moyen d'expression à visée de psychothérapie médiatisée
L'utilisation du terme de médiation projective n'est pas anodin et se retrouve, le plus souvent dans la bouche des ergothérapeutes travaillant en psychiatrie, mais aussi, dans d'autres paroles. L'utilisation d'une médiation est, en effet, une compétence tout à fait transversale et que nous partageons avec des infirmiers, des art-thérapeutes, des psychologues, des psychothérapeutes, des psychomotriciens, des musicothérapeutes et j'en oublie sans doute encore.
Le terme de médiation intègre en elle-même la notion de "médiatiser quelque chose", d'être un entre deux. Entre soi et soi, entre soi et l'autre, entre soi et le monde. La médiation projective est, le plus souvent, utilisée dans sa qualité de moyen thérapeutique, un moyen de soigner, un moyen d'initier un changement intra-psychique possible. Ce type de médiation s'ancre plutôt du côté du soin psychique, venant s'inscrire comme un moyen d'expression pour retrouver sa propre parole et non pas s'adapter à celle de l'autre. Il ne s'agit plus de proposer une activité signifiante, qui ait un sens pour la personne, mais de proposer des médiations qui permettent à la personne de retrouver la capacité à donner du sens, à symboliser.
Le soin psychique, va permettre à la personne de mieux se connaitre, se définir, entre en pleine conscience de soi, avec ses forces mais aussi ses faiblesses. Ce type de thérapie psycho-dynamique, introspective est actuellement vécu comme trop centré sur les problèmes des personnes et pas assez sur leurs ressources. En fait, il ne faut pas confondre les processus intérieurs sources de souffrance psychique (angoisse, conflits intra-psychiques, difficulté de construction identitaires), et les symptômes psychiatriques visibles. Les thérapies analytiques permettent un décodage de ce qui se passe pour le patient, mais aussi pour le thérapeute dans les interactions avec la personne en souffrance, et également dans la situation médiatisée proposé en ergothérapie, en particulier grâce à Winnicott. Ces thérapies ne tentent pas d'éradiquer un symptôme gênant, en se centrant uniquement sur les problèmes et les plaintes, mais proposent de détricoter ce qui l'a amené à s'installer en lieu et place d'une parole, d'une conscience, d'une autre façon d'être. Les plaintes de la personne, sa souffrance, ce qui fait aussi intégralement partie d'elle-même, demandent à être écoutées et entendues.
La pratique d'une médiation projective, pour qu'elle soit véritablement thérapeutique, se doit d'être pensée, analysée, réfléchie, pratiquée, enracinée dans un modèle conceptuel, comprise dans un contexte, bref être reconnue comme une pratique complexe, source d'expériences variées et imbriquées les unes dans les autres. Une médiation doit être employée, pour être thérapeutique, non pas tant comme une distraction de l'esprit pour aider des personnes à penser à autre chose qu'à leurs soucis, (illusion souvent nécessaire au patient lorsqu'il décide ou accepte de s'engager dans une aventure active), que comme un moyen d'expression pour pouvoir agir sur soi-même à travers cette médiation (au sens d'une évolution intra-psychique possible et d'un véritable changement d'être).