Textes
Anton Katharina Hacker ; "Les fraises de ma mère", Ed Chritian Bourgeois
Ce n'étaient pas les oublis, c'étaient les trop nombreuses directions que prenaient les pensées,
trop de ramifications, tout était trop confus, nul ne pouvait s'y retrouver.
Mathias Malzieu, " Le plus petit baiser jamais recensé", Ed flammarion
Besoin d'échapper à moi-même. Arrêter de penser.
Boire les étoiles au goulot était une technique pour bloquer la machine temporelle. Flouter le passé et le futur quelques heures pour se poser dans l' hyper-présent avec du Whisky déguisé en coca, du rhum caché dans les feuilles de menthe. Je voyais mes démons cavaler à travers les bulles, pieds au plancher comme l'hiver dernier. Je ne pensais qu'à une chose retrouver un autre temps. Celui d'avant l'explosion de la centrale à rêves.
Le problème c'est que ma tête n'est jamais reposée. Mon cerveau est une maison de campagne pour démons. Ils y viennent souvent et de plus en plus nombreux. Ils se font des apéros à la liqueur de mes angoisses. Ils se servent de mon stress car ils savent que j'en ai besoin pour avancer. Tout est question de dosage. Trop de stress et mon corps explose. Pas assez, je me paralyse.
Tanguy Viel, " Paris-Brest" , Ed Les Editions de Minuit
Je me demande ce qu’on vit dans la vie normale, parce que ça n’a rien à voir avec ces moments-là, les moments dans la vie où il se passe quelque chose vraiment, où le monde se tait tout d’un coup, où même à l’intérieur de soi tout s’arrête, le temps s’arrête, la pensée, les nerfs, et tout se tient bouclé, cotonneux, comme pour de faux alors que c’est seulement là que c’est pour de vrai.
Thomas Vineau, "Juste après la pluie, parfois", Ed Alma
Parfois
pour une raison
ou pour une autre
on est forcé
d'abandonner
un court moment
le fil du film
et de retour
devant l'écran
on se dit merde
j'ai raté quelque chose
d'important
parfois
pour une raison
ou pour une autre
on se retrouve
exactement
dans la même
situation
sauf qu'on n'est pas
devant un film
Christophe André, "Méditer jour après jour", Ed L'iconoclaste
Notre cerveau est une extraordinaire machine à produire des pensées. Extraordinaire mais très difficile à arrêter. Dès que nous nous réveillons, la production de pensées commence... Les pensées qui nous parlent de tout : du passé, du futur, moins souvent du présent...
Matthieu Ricard compare dans la tradition bouddhiste, le flot de nos pensées à une troupe de singes qui s'agitent et piaillent sans cesse, sautant d'une branche à une autre, toujours en mouvement. Quel tumulte ! Quel risque de confusion.