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Des réticences personnelles...


Les bilans sont actuellement de plus en plus demandés, plébiscités, validés and CO...Mais la première question qui peut se poser, est de savoir à qui profitent véritablement les bilans? Sont-ils réellement centrés sur les besoins voir la demande des patients? Ou sur la demande institutionnelle? Ou sur le désir de prouver notre valeur et plus value en tant qu'ergothérapeutes? Bien souvent  je vois passer des demandes sur la liste de diffusion ergo psy de l'ANFE, de bilans, portant sur le comment ou sur la recherche de bilans divers et variés. Cela me laisse toujours un petit arrière gout parfois trop "scolaire" et je ne peux m’empêcher de me demander si nous n'en sommes pas toujours, écoliers sages, à tenter de démontrer notre valeur dans une démarche plus souvent quantitative que qualitative. Mais peut-être ne s'agit-il que de mon questionnement personnel, celui dont nous sommes toujours tributaire puisqu'il agit en nous comme une toile de fond issue de nos expériences qui colorent notre vision de la réalité. Personnellement, durant mes 30 années de pratique je n'ai que très rarement utilisé des bilans et cela est expliqué, en grande partie par deux histoires m'ont marquée en début de carrière.

Jeune stagiaire, il m'avait été demandé de réaliser un bilan d'une personne pour laquelle la thérapie était particulièrement efficace, thérapie dont les soignants étaient donc tous très fiers.Cette patiente était quadri-amputée à la suite d'une tentative de suicide et elle en était au stade de l'appareillage avec toutes les contraintes qui en découlaient.  J'avais donc fait très consciencieusement le bilan demandé (je ne sais plus lequel) lorsque au décours de ce moment privilégié, la patiente, qui était très volontaire dans sa rééducation et donc citée en modèle, m'avait confié ceci: "Vous savez pourquoi je veut absolument remarcher? J'ai bien l'intention d'aller finir ce que j'avais achevé...Je vous le dis à vous parce que si je le dis aux autres thérapeutes, je vais les décourager..." J'étais restée sans voix, incapable à l'époque, de me dire que si elle me le disait , c'était en sachant que j'allais très probablement en parler à mes tutrices et que son message avait un sens adressé aux thérapeutes. Tout ce qui m'était donc resté de ce moment sidérant, c'était l'idée qu'une belle ré-éducation en apparence, pouvait cacher bien d'autres choses sur le plan psychique. L'utilisation des bilans venait de prendre là, pour moi, un virage à 180°.

Jeune professionnelle, J'ai commencé ma carrière en neurologie. Un jour que l'on avait exigé de moi un bilan, que je trouvais trop précoce pour un patient ayant fait un AVC, mais que je n'avais pas su refuser, j'ai donc réalisé ce fameux bilan. Pour cela, j'ai du gentiment demander à sa femme de nous laisser durant ce temps. Le lendemain lorsque je suis revenue, le patient était décédé. Mon sentiment de culpabilité d'avoir donné la priorité à une demande qui n'avait pas un caractère d'urgence, a sonné le glas de mon utilisation des bilans pour un certain nombre d'années. J'ai postulé en psychiatrie le plus rapidement possible, certaine de ne pas être obligée d'utiliser des bilans dans le service où j'avais déjà fait un stage dont je connaissais l'orientation psycho-dynamique.

Il m'a fallu un certain nombre d'années avant de refaire un bilan de compétences en 2014. Ce bilan avait été à nouveau exigé par le psychiatre, pour un patient ayant fait un AVC et présentant une surdité sélective dont nous ne savions pas si elle était d'origine neurologique ou psychique. J'avais indiqué que ce type de bilan ne me semblait guère judicieux pour ce patient dépressif et suicidaire. Il voulait conduire à nouveau sa voiture et n'entendait pas (au propre et au figuré) que cela serait dangereux pour lui. Lorsque nous avons du interrompre le bilan en plein milieu, face au vécu catastrophique du patient. Il a fallu de plus, l’hospitaliser en secteur fermé face au risque suicidaire ainsi déclenché. Force a été de constater que le bilan à ce moment là et pour ce patient donné, avait été plus nocif qu'autre chose. Encore une histoire qui ne m'engageait pas à proposer des bilans et qui confirmait mon sentiment que mettre un patient dépressif face à ses difficultés, handicaps et autres incompétence, n'était pas pertinent.

Durant la majeure partie de ma carrière, je n'ai donc que très peu utilisé de bilans, sauf des questionnaires que j'ai proposé durant une année, lorsque j'ai voulu évaluer l'impact des séances de thérapie corporelle. A ce moment là, j'avais donc créée une fiche personnelle, alternant images symboliques et auto-évaluation, avec une échelle visuelle analogique (type évaluation de la douleur). Ces questionnaires, plus que des bilans, m'avaient alors permis d'évaluer la pertinence et l’intérêt de tel ou tel exercice. Cette séquence avait commencé à me ré-concilier un peu avec les bilans, mais il me restait encore tout un chemin à faire.

L'orientation globale actuelle vers les TCC et la demande de plus en plus vigoureuse, notamment des jeunes ergothérapeutes et des élèves,m'ont poussée à me pencher à nouveau sur cette dimension des bilans. Une formation demandée par l'équipe des ergothérapeutes a été alors, l'occasion de découvrir EMAE et Eladeb en 2016. Actuellement, nous travaillons en équipe pluri-disciplinaire pour l’élaboration d'un bilan d'autonomie, nous permettant de savoir vers quelles pistes nous orienter.
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