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» Mécanismes de défenses psychotiques
Mécanismes de défenses psychotiques
Protections autistiques
La peur de mourir est présente chez l’enfant très tôt et cela déclenche des mécanismes de défense élémentaires pour protéger son psychisme.
Le démantèlement est un mécanisme passif qui consiste à faire en sorte que le Moi précoce cesse d’exister et soit comme suspendu. L’enfant ne ressent plus l’angoisse puisque les manifestations pulsionnelles sont inexistantes, désintégrées. Il y a une suspension du lien avec l’extérieur (immersion dans des musiques répétitives, toxicomanie, autisme). Ce mécanisme de défense devient pathologique s’il est utilisé de façon stéréotypée, massive, excessive.
L’identification adhésive est une forme d'identification en surface. Cela s'observe par exemple dans le phénomène d’écholalie, répétition d’un geste, d’un son, d’un mot, d’une attitude, d’un comportement. Cette sorte de mimétisme n’a pas de sens, c’est juste un accrochage à une sensation pour éviter l’angoisse. Ce mécanisme permet d’éviter le sentiment de disparition. C’est, par exemple, le regard qui accroche un point pour éviter le sentiment de chute, de dilution, de disparition.
Mécanismes de défense psychotiques
Les mécanisme de défenses psychotiques sont archaïques car ils concernent une relation d’objet non génitalisée où l’autre n’a pas un statut de personne distinguée de soi et investie affectivement par de la libido génitale.
Le clivage
Premier mécanisme de défense archaïque et, au départ organisateur de la psyché (voir Mélanie Klein). Deux clivages existent : l’Objet ou le Moi
Dans le clivage de l’Objet, celui-ci est séparé en 2 parties, bonnes ou mauvaises, ayant des destins soit de bon, soit de mauvais Objet. Dans le clivage, on préserve le bon Objet du mauvais Objet, pour éviter la contamination.
Le clivage du Moi préserve la bonne partie de soi liée à la libido, de la mauvaise partie de soi, liée à la pulsion de mort. Le clivage est psychotique et dans la névrose, il sera question d’ambivalence.
La projection
C'est une opération psychique qui permet au sujet de localiser à l'extérieur ce qui se situe en fait à l'intérieur de lui. Il attribue donc à une autre personne les affects dont il ne peut se protéger et qu'il refuse de reconnaître en lui-même. La projection psychotique est massive, systématique alors que dans la névrose, elle est moins expulsive. (Voir
mécanismes de défense
, partie projection/introjection ).
L'introjection
C’est l’opération psychique qui permet au sujet de localiser à l'intérieur ce qui se situe en fait à l'extérieur. La tendance naturelle est d'introjecter les bons Objets à l'intérieur de soi pour fortifier son Moi par identification.
Au contraire, dans la psychose, il peut y avoir introjection du mauvais objet. Ce mécanisme psychotique fait aussi partie des mécanismes de base, constitutifs de la psyché humaine.
(Voir
mécanismes de défense
, partie projection/introjection ).
L'idéalisation
Le bon Objet devient parfait, idéal, afin d'être préservé du mauvais Objet. C'est un mécanisme très psychotique employé aussi bien dans la schizophrénie que dans la paranoïa. Certains soignants, et souvent le médecin peuvent être ainsi tour à tour idéalisés ou au contraire porteurs de projections de haine. L'idéalisation est une tentative de protéger le bon Objet des pulsions destructrices en amplifiant exagérément ses qualités.
Le mépris de l'Objet
L'Objet est déprécié, anéanti pour se préserver de l'angoisse résultant de la perte éventuelle de cet Objet. C'est une défense que l’on peut retrouver dans les états maniaques ou chez les personnes états limites. Quitter pour ne pas être quitté et ressentir l’angoisse d’abandon.
Le triomphe
Souvent assimilé au mépris, le triomphe sur l'Objet est le témoignage de l’attitude de toute-puissance du sujet sur l’Objet. Ce dernier, dans ce cas, n’a plus de valeur, plus d’existence propre et la tentative de contrôle souligne l’omnipotence à l’œuvre chez le sujet psychotique.
L'identification projective
Sur le plan fantasmatique, une partie du sujet tente de « s’introduire » dans l’autre pour le contrôler, tenter de lui nuire, chercher des satisfactions qu’il imagine se trouver dans l’autre. (Voir Mélanie Klein et identification projective).
La régression
Il y a perte des acquisitions antérieures pour tenter de retrouver un système de relation au monde extérieur plus archaïque et vécu comme plus satisfaisant ou moins dangereux.
Le déni de la réalité
Le sujet nie une partie de la réalité qui lui apporterait de l'angoisse, transformant ainsi la réalité, toujours subjective pour chacun, en une néo-réalité, faite de projections de parties de soi, de sentiment d’intrusion et de persécution qui, au lieu de protéger le sujet, vont au contraire augmenter son sentiment de déréalisation.
La forclusion
La forclusion serait ainsi le rejet d'un signifiant, comme le phallus (le phallus étant le signifiant du complexe de castration), hors de la sphère symbolique du sujet. Le signifiant phallique est donc forclos hors de la psyché. Il est donc non seulement « oublié » mais perçu comme n'ayant jamais existé. Ce mécanisme mène au délire, au déni, etc. La forclusion se distingue du refoulement car les signifiants forclos ne sont pas contenus dans l'inconscient du sujet, ils sont hors toute instance psychique. Ainsi, ils ne font pas retour de l'intérieur, comme les émotions pulsionnelles névrotiques refoulées, mais reviennent à travers le délire et l'hallucination, de l'extérieur.
Voix, idées, visions, odeurs... que le sujet ne reconnaît pas de lui et qui reviennent du dehors pour s'imposer à lui sous forme d'hallucinations. Révèle une faille dans le système symbolique, un décrochage entre signifiant et signifié. Il n'y a pas de retour du refoulé comme cela peut se passer chez le névrosé dans le lapsus ou le rêve.
Jean Bergeret quant à lui utilise le terme de forclusion pour qualifier un des mécanismes de défense spécifique à l'organisation des états limites, utilisant le déni et le clivage du moi pour la psychose.
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