Objectifs des patientes La priorité doit toujours être donnée aux objectifs des patients. Cela nécessite un accueil de la personne pour déjà entendre, non pas ses problèmes ou sa pathologie, mais pour entendre sa parole, son projet de vie, son intention principale, ses désirs. Seulement ensuite, nous pourrons proposer des pistes de travail et négocier des objectifs intermédiaires permettant d'aller vers le projet de vie de la personne. Il est important de ne pas considérer ce qui lui arrive comme un problème que nous devrions nous résoudre (à sa place) mais comme une occasion de changement possible, d'évolution et d'intégration de ses difficultés. Pour chaque personne il faut donc envisager un projet unique. Lors d'un enseignement toutefois, nous sommes obligés de réfléchir dans des termes plus généraux et globaux, et en termes de pathologie, sans perdre de vue que cela reste artificiel. Les objectifs des personnes présentant une névrose ou des traits hystériques sont liés à des constats particuliers:
- Bénéfices secondaires et résistances++++: il est important de bien considérer que ces résistances et ces bénéfices secondaires sont inconscients. Ils sont, le plus souvent, un besoin de la personne que l'on s'occupe d'elle, que l'on soigne toutes les manifestations d'angoisse et d'anxiété qui s'inscrivent dans le corps, devenu un lieu d'expression du conflit psychique.
- Mise en échec inconsciente du maître/docteur, au sens où le maître devient le substitut du parent devant satisfaire les désirs de l'ex-enfant et qui n'est jamais satisfaisant, puisque le désir est ailleurs, à coloration incestueuse mais bien déguisé, refoulé, hors du champ de la conscience. La difficulté relationnelle provient alors souvent, des contre-transferts négatifs générées par ces patientes qui n'ont pas "l'amabilité" d'aller mieux. Dans un milieu institutionnel, lorsque des clivages apparaissent soudain entre les soignants, lorsque des conflits sous-jacents éclatent, lorsque des prise en charge deviennent excessives (dans un sens comme dans l'autre), lorsque quelque chose s'agite et bouillonne, l'hystérie n'est jamais très loin.
Principes thérapeutiques institutionnels/globaux
Action sur le symptôme
Idéalement le travail thérapeutique ne devrait pas être symptomatique, mais parfois, il peut être nécessaire que les psychiatres prescrivent des médicaments pour permettre une première mise à distance du symptôme, surtout si la personne n'a guère de possibilités d'élaboration psychique. Généralement, ces personnes ont déjà tout un passé médical, de recherches de causes somatiques à leur vécu d'angoisse, d'anxiété diffus et mal relié aux conflits psychiques. Souvent , elles se sont entendus dire que leur problème était d'origine psychique, ce qu'elles peuvent traduire par "c'est juste dans ma tête", "personne ne me croit" et la plainte symptomatique demeure, voir se déplace si, par hasard, l'un des symptômes somatiques est réduit par un médicament.
Action à visée de psychothérapie
Ce type d'intention thérapeutique ne se centre surtout pas sur le symptôme somatique apparent. Il faut en effet, aider la personne à avoir conscience progressivement de la signification des symptômes, de leurs buts, de la personne à qui ils s’adressent, des bénéfices secondaires, de leur origine, etc…. Il faut donc favoriser le recours à la pensée, à la mentalisation, à l’intériorisation, à l’introspection et à la parole venant à la place du symptôme.
Objectifs en ergothérapie
Les objectifs spécifiques en ergothérapie s'organisent autour de deux grandes lignes: le soin psychique, incluant un travail soit plus sur le comportement visible soit plus autour du fonctionnement intra-psychique et la réhabilitation; incluant la qualité de vie de la personne, son autonomie et ses habiletés sociales.
Dans le cas de la névrose hystérique, seule la dimension psycho-dynamique peut avoir du sens, ces patientes relevant, en effet d'un soin psychique à visée de psychothérapie. S'il existe des troubles cognitifs apparents ou des difficultés dans les activités quotidiennes et que l'on s'en préoccupe trop, nous n'aidons pas ces personnes à donner du sens à leurs conflits intra-psychiques. Si nous nous centrons sur un comportement jugé inadapté et à changer, cela peut fonctionner dans un premier temps, tant que le désir de plaire et faire plaisir au thérapeute/parent est présent et l'on peut parfois confondre amélioration et désir de nous satisfaire. Enfin, la dimension groupale est souvent plus un problème qu’une possibilité de travail ou un objectif, car ces personnes se perdent dans le désir et le regard de l'autre, le groupe devenant un lieu de réalisation des désirs incestueux déguisés et donc un espace de jeu théâtral possible, alors que tout se déroule sur "l'autre scène", celle de l'inconscient. Le travail avec ce type de personne relève très clairement d'une psychothérapie et si nous ne pouvons pas donner à notre thérapie cette qualité, il nous sera très difficile de travailler avec des patients névrotiques.
Soin psychique
Dimension psycho-dynamique
- Favoriser l’expression médiatisée et l’utilisation de l’énergie psychique dans d’autres voies que celles du symptôme (Sublimation, formation de compromis)
- Offrir la possibilité d’expérimenter un espace intérieur intime
- Développer les capacités d'introspection, élaboration des pulsions en termes de libido, retrouver l'accès à la fonction symbolique (conscience sens du symptôme et des bénéfices secondaires)
- Utilisation créativité pour développer imaginaire parfois pauvre.
Types d'ateliers: Atelier d’expression utilisant des médiations diverses (écriture, collage, argile, etc..)