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Respiration


L’expérience de respiration consciente offre une large palette de découvertes : interoceptives, de passage entre dedans et dehors, imaginaires, ou émotionnelles. Qu’elle soit laissée libre ou modifiée, simplement écoutée ou considérée comme une possibilité d’action sur le système neuro-végétatif, la respiration est intimement liée à la dimension émotionnelle de la personne.

La respiration est modulée en 2, 3 ou 4 temps. Le temps actif de l’inspiration, le temps passif de l’expiration et un ou deux temps de pause respiratoire entre l’inspiration et/ou l’expiration. La respiration propose donc tout un panel de découvertes entre faire et non faire. De nombreux exercices de respiration existent ainsi, dans de nombreuses méthodes. Tour à tour, l’attention est attirée sur le rythme, l’alternance inspir et expir, les différents foyers de la respiration, son amplitude, les pauses respiratoires, etc…Il peut être question de l’écouter, la modifier, la prolonger, la déployer, la rythmer, etc…La cohérence cardiaque se propose même d'associer rythme du c½ur et de la respiration pour apaiser l'un et l'autre. Il est ainsi possible de compter 5 à l'inspir et 5 à l'expir pour favoriser un rythme régulier. Pour permettre à la respiration de ralentir, il sera alors possible de prolonger l'expiration en comptant 6,7...


Sensations intéroceptives et respiration consciente

Les expérimentations intéroceptives et de passage entre dedans et dehors sont nombreuses : L’alternance de vide et de plein, le rythme régulier, le passage de l’air qui soulève, gonfle, circule, sont autant de pistes de découverte de la respiration. Ainsi, l’air entre frais dans les narines et ressort plus chaud, une façon d’expérimenter que l’air se réchauffe au dedans de nous-même. Il est possible d’expérimenter les sensations du mouvement du diaphragme qui s’abaisse à l’inspiration et peut donner soit une sensation d’un mouvement de descente soit l’impression qu’un élastique se desserre autour de la taille. Le mouvement de la cage thoracique qui se déploie à l’inspiration peut également être perceptible. Le mouvement de respiration abdominale est également aisément perceptible.

C’est tout un ensemble de mouvement, de sensations internes de dilatation et de contraction qui sont ainsi écoutées et notamment à travers leurs répercussions externes, musculaires. Les sensations proprioceptives sont également concernées pour certains mouvements et se mêlent harmonieusement aux sensations intéroceptives. Mais est-il possible, au-delà d’une simple écoute de ces sensations, de les modifier plus ou moins volontairement ? La respiration est l’une des fonctions végétatives la plus facile à percevoir, en comparaison des autres organes et viscères internes. Le rythme du c½ur est également perceptible que cela soit dans la poitrine ou dans la pulsation de la circulation sanguine dans une veine ou une artère. Néanmoins, l’expérience nous montre que le rythme cardiaque demeure plus difficile à percevoir et ne propose pas, à moins d’un entraînement particulier, l’expérience d’une action sur sa régularité. (Voir  sensorialité)

La respiration, elle, demeure une fonction qui peut être modifiée, au moins momentanément, par la volonté et le contrôle cérébral. En effet, cette dernière se fait spontanément grâce au système nerveux autonome, sans avoir recours à notre conscience, mais il est tout à fait possible de la modifier volontairement, pour expérimenter des respirations plus amples, des soupirs, modifier son rythme, etc…C’est l’une des rares sensations intéroceptives sur laquelle il est possible d’intervenir assez aisément. La personne peut ainsi expérimenter une action possible sur une dimension d’elle-même la plupart du temps ignorée ou considérée comme automatique. Cela aide à une meilleure conscience et écoute de soi-même, à la conscience d’une action possible sur soi-même.

Un travail sur la respiration, qu’il soit juste une écoute ou une modification volontaire, permet une stimulation du système neurovégétatif para sympathique, avec tout un cortège de signes objectifs : ralentissement du rythme cardiaque, vaso dilatation des vaisseaux et sensation de chaleur, libération d’hormones favorisant la détente, avec bâillements, soupirs , stimulation du tube digestif avec son cortège de gargouillis intestinaux, ouverture des sphincters, salive et déglutition plus importante, etc….Les vécus de bien être associés à ce système para-sympathique viennent ainsi contrebalancer les effets négatifs du stress qui, lui, met souvent à trop forte contribution le système sympathique, vecteur de l’action mais pouvant conduire à l’épuisement. Le système neuro-végétatif est activateur ou inhibiteur des réactions corporelles liées, entre autres choses, à l’émotion.



Et pendant la séance?
Durant la séance la respiration trouvera sa place lors des deux temps de relaxation active et d'hypno-relaxation, de façon complémentaire. Certains exercices sont employés lorsque les auto-massages sont terminés et que le corps sensoriel ainsi éveillé est mis au repos. L’utilisation des expérimentations de respiration consciente permet un sas de passage entre les massages et les mouvements, et le temps d’intériorisation dans l’immobilité. La respiration vient comme un sas entre dedans et dehors, avant le temps d'intériorisation.

Lors du temps de relaxation active
C'est à la fin de la relaxation active, lors du travail de l'avant du corps, que le travail de prise de conscience de la respiration se fera. L'attention peut être attirée sur les zones où elle est plus facilement perceptible: la zone nez-gorge, la zone thoracique haute, la zone diaphragmatique, la zone abdominale. En dehors de ces zones anatomiques, les techniques asiatiques proposent une vision particulière, celle de trois centres d'énergie, nommés réchauffeurs ou champs de cinabre. Cette vision poétique et énergétique se révèle intéressante sur un plan métaphorique et les participants apprécient, le pus souvent, cette image d'un réchauffeur, certains appuyant même leur imaginaire sur cette idée.

  • La zone du visage permet, en particulier de sentir dans le nez, la différence de température de l’air qui entre et de l’air qui sort du corps. Il est également possible de différencier les narines, de sentir le passage de l’air d’un côté et de l’autre, de percevoir la fraîcheur de l’air jusqu’entre les sourcils. Cette zone du corps est le point d’entrée, la zone de passage entre dedans et dehors.
  • La zone thoracique haute se situe dans les zones des épaules, du haut de la poitrine et du dos. Cette respiration haute est proposée à la découverte lorsque les automassages sont pratiqués dans cette zone. Il est demandé aux personnes d’ouvrir les bras en croix, afin de sentir cette respiration qui est ainsi sollicitée d’une façon artificielle, mais qui permet de sentir aisément si elle est bloquée ou non, si des tensions musculaires empêchent sa fluidité. Si cette respiration est utilisée de façon préférentielle par une personne, il est aisé de comprendre que des tensions musculaires empêchent une respiration plus basse (tensions des intercostaux, du diaphragme ou abdominales). Les chinois indiquent qu'au coeur de cette zone se situe le premier réchauffeur.
  • La zone du diaphragme, si elle est suffisamment mobile, permet un massage des organes et viscères intérieurs par ce grand musclé inséré sous les côtés et qui tapisse toute la largeur du corps. Les bénéfices de ce type de massage sont étayés par des explication variées : les auteurs chinois vont parler de circulation d’énergie entre le haut et le bas du corps, les auteurs occidentaux vont parler de système parasympathique, de modifications des gaz sanguins ou du rapport CO et CO2, ou bien encore d’action sur les endorphines, sérotonine ou dopamine. Des exercices de respiration consciente, le rire ou le chant sont susceptibles de modifier la souplesse du diaphragme.Cette zone est reliée, pour les chinois, au second réchauffeur.
  • La respiration abdominale, la plus profonde et la plus basse est, quand à elle, sollicitée en dernier, juste avant le temps d’intériorisation. Cette respiration , qui n'en est pas une véritablement, est liée à la répercussion des mouvements du diaphragme. C’est la respiration qui va proposer du calme, de la détente et l’activation du système nerveux para-sympathique, dans son rôle de frein, d’apaisement du corps. Aller jusqu’à cette zone pour respirer en profondeur favorise une meilleure oxygénation car la respiration devient totale et ne s’arrête pas dans des zones supérieures.Une respiration abomino-périnéale active peut être proposée, ainsi qu'un travail de la conscience du centre de gavité. cette zone est le troisième réchauffeur pour les chinois. 

Lors du temps d'hypno-relaxation
Selon les participants, l'expérience sera plutôt du côté de la sensorialité ou de l'imaginaire, du corps ou de l'esprit. Ces deux manières d'éprouver la respiration dépendent essentiellement de la manière d'être de la personne, de leur canal sensoriel préférentiel. Elles sont proposées de façon imbriquées, soulignant que chacun suivant sa façon d'être, pourra entrer dans l'une ou l'autre de ces propositions. C’est dans cet espace entre ces deux éléments, sensoriel et imaginaire, que peuvent se glisser la perspective symbolique, l’intérêt du sens, l’éveil de l’écoute de son inconscient, la dimension métaphorique et signifiante.

La conscience anatomique et sensorielle a déjà été soutenue lors du dernier temps de la relaxation active. Lors de l'hypno-relaxation, une personne ayant un canal sensoriel tactile bien éveillé, pourra mieux ressentir les points de contact avec les mains ou le sol qui se modifient au cours de la respiration. Les personnes sensibles au canal sensoriel kinesthésique préférentiel, percevront bien le mouvement externe ou interne de la respiration. Les éventuels temps de pause entre inspir et expir, ressentis parfois, peuvent être des occasions d'éprouver des vécus personnels et inattendus.

  • Le temps de l'expiration est décrit comme étant le temps le plus passif, le moment où tous les muscles du corps, sauf le c½ur, sont relâchés. L'expiration est décrite sur un plan anatomique, en indiquant les différentes zones où elle peut être ressentie. Ce temps est proposé comme permettant d'expérimenter la lourdeur, le corps qui s'étale, les points de contacts qui augmentent, le corps qui semble s'élargir ou se dilater, le sentiment que quelque chose descend ou balaye le corps comme une vague ou un souffle ou encore autre chose.
  • Le temps de l'inspiration est un temps un peu plus actif. Néanmoins, il est tout à fait différent de "prendre l'air extérieur" ou de "laisser le souffle entrer à l'intérieur de soi". il est possible d'entrer en conscience de l'inspiration sur un plan anatomique, en proposant de suivre le passage de l'air, de ressentir la dilatation que permet le passage dans l'air dans les différentes zones du corps: nez, bouche, gorge, poumons, diaphragme et ventre. Les participants sont invités à écouter leur inspiration, la manière dont ils la perçoivent (globale ou dans une zone particulière, en surface ou en profondeur).

L’émergence d’images personnelles durant la respiration n'est pas toujours spontanée. Cela nécessite en effet, d’être à la fois concentré sur la respiration et à l’écoute des images qui viennent en lien avec la respiration.  Proposer de laisser émerger en soi une image de ce mouvement régulier de la respiration est une possibilité. Les images les plus fréquentes sont les vagues, un balayage, une pendule, une balançoire.

  • Du côté de l'expiration, il s'agit de mettre hors du corps "ce qui n'est plus bon pour soi". Il est possible d'inviter les participants à éprouver leurs ressentis singuliers ou à expirer plus intentionnellement dans une zone du corps qui pourrait en avoir besoin. Les participants sont tout à fait libres d'apprécier simplement l'expiration en se laissant aller ou d’utiliser leur esprit, leur intention, leur imaginaire pour expirer dans ou à travers une zone, imaginer qu'un fluide s'écoule du corps ou que le souffle balaie ce qui n'est plus bon pour le corps, le fait de laisser sortir l’air vicié, ou toute autre chose...
  • Le travail sur l'inspiration: La conscience du souffle qui entre dans le corps devient l'occasion d'éprouver le fait de faire entrer en soi de l'oxygène comme quelque chose qui redonne de l'énergie, comme lorsqu'on inspire quelque chose de bon pour soi: lumière, bulles de couleurs fraiches ou d'oxygène, énergie, souvenir agréable, mots ou toute autre chose que la personne pourra ressentir, imaginer, penser. L'inspiration peut être utilisée comme source de métaphores de changement, d'évolution. (voir métaphore de l'énergie, de transformation de soi)


Les écrits de cet article sont la propriété intellectuelle

de sa créatrice, Muriel Launois,  et n'engagent qu'elle.
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Merci d'avance d'en respecter l'esprit.(article datant de 2019)




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